Intervention de Hugues Saury

Réunion du 26 mai 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre les rodéos urbains

Photo de Hugues SauryHugues Saury :

Monsieur le ministre de l’intérieur, un jeune homme de 20 ans, mort ; un enfant de 5 ans, grièvement blessé alors qu’il traversait à vélo sur un passage protégé ; plus récemment, à Lyon, une femme fauchée par deux jeunes à scooter : pas une semaine ne passe sans que les agissements, aux conséquences parfois tragiques, des auteurs de rodéos motorisés fassent la une des médias.

Les victimes se multiplient. Les nuisances, pour les riverains, s’accumulent et instaurent un climat de violence.

Malgré la loi du 3 août 2018, qui fait de cette pratique un délit puni d’une peine d’emprisonnement allant de un à cinq ans, le phénomène perdure et s’amplifie.

En cause, l’application de ce texte, qui se heurte à plusieurs limites.

Tout d’abord, concernant les directives données aux policiers, la consigne est de ne pas aller au contact des contrevenants par peur de provoquer des accidents ou des émeutes urbaines. L’affichage de fermeté du Gouvernement bute ici sur la réalité des faits. Si l’on comprend bien les difficultés inhérentes à ce type d’interventions, une telle consigne n’en demeure pas moins un redoutable aveu d’impuissance.

Conséquence majeure et regrettable : le sentiment que certains individus ne sont pas tenus de respecter les lois de la République.

Ensuite, pour ce qui est du type de sanctions appliqué, la confiscation des véhicules est aujourd’hui la mesure la plus efficace pour lutter contre cette pratique dangereuse ; pourtant, sa mise en œuvre n’est pas systématique et semble même marginale. Cela pose de sérieuses questions quant à la capacité des autorités à lutter contre les récidives, en particulier lorsque les engins saisis sont ensuite restitués aux fauteurs de troubles.

Enfin, récemment, l’État a été condamné pour son inaction à faire cesser ces rodéos motorisés, preuve, s’il en était besoin, que la loi n’est pas exécutée comme il le faudrait.

L’ensemble de ces observations, liées tant à la persistance de ces pratiques qu’à la faiblesse de l’État là où il s’agit de faire respecter la loi, crée un sentiment de totale impunité qui est incompatible avec la légitime attente de sécurité qui émane de nos concitoyens.

Monsieur le ministre, face à ce constat d’échec, quelles actions envisagez-vous de mener pour lutter contre ce fléau ?

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