Je suis élue de l'Eure, où la ville de Vernon est pionnière en matière d'industrie spatiale. Le Président de la République nous a rendu visite le 12 janvier dernier pour évoquer l'avenir des filières de l'espace et de l'hydrogène. Après la conception des fusées françaises Véronique et Vesta, le site de Vernon a mis au point et fabriqué Viking, le moteur de la fusée européenne Ariane. Aujourd'hui transformé en campus de l'espace, le site de Vernon regroupe plusieurs entreprises, dont ArianeGroup, leader européen des lanceurs spatiaux. Dans le cadre du plan de relance, Emmanuel Macron a annoncé que 500 M€ seraient investis dans le spatial, dont 30 M€ pour le site de Vernon, ainsi que 2 Mds€ dans le plan de relance ArianeGroup, qui utilise déjà de l'hydrogène pour la propulsion des lanceurs Ariane et qui vient de conclure un partenariat avec Engie pour produire de l'hydrogène liquide d'origine renouvelable à destination du transport maritime. On sait que le site de Vernon est un site d'excellence en matière de propulsion à l'hydrogène. 15 des 30 M€ seront investis pour gagner un an sur le projet Prometheus. ArianeGroup vise à développer pour l'Agence spatiale européenne un démonstrateur de moteur de fusée à bas coût et potentiellement réutilisable. Quand il y a plus de concurrence, « nous devons mieux nous organiser, innover davantage » a déclaré le Président de la République. La société d'Elon Musk a déjà recours à des fusées réutilisables quand l'Europe a reporté à 2022 le premier vol de sa nouvelle fusée Ariane 6 et s'interroge sur les technologies à mettre en oeuvre pour la génération suivante de lanceurs.
Dans ce contexte, comment la France pourrait-elle se saisir de ce principe de réutilisation ? Comment garantir la souveraineté des Etats sur les entreprises dans le cadre de l'aventure spatiale, qui produit un grand nombre de données à caractère confidentiel et exclusif ? Pensez-vous que 500 M€ soient suffisants et comment flécher au mieux ces fonds ?