Monsieur le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, la réforme du lycée général engagée voilà deux ans a remplacé les filières traditionnelles de la voie générale par des enseignements de spécialité choisis à la carte.
L’objectif de cette réforme était de lutter contre les inégalités scolaires en supprimant le déterminisme social qui se reflétait dans le choix des filières.
Les lycéens choisissent désormais trois enseignements de spécialité en classe de première, pour n’en garder que deux en classe de terminale. Or le caractère élitiste reproché à la filière S se reporte parfois sur le choix des deux spécialités conservées en terminale. Ainsi, les meilleurs élèves et les plus favorisés ont tendance à reconstituer les filières traditionnelles de cette façon.
Autre stéréotype, qui n’est pas nouveau : 50 % des filles choisissent d’arrêter la spécialité « mathématiques », contre 30 % des garçons. Ce choix détermine très souvent l’orientation post-bac.
Pour que cette réforme atteigne l’objectif visé, certains chefs d’établissement proposent quelques ajustements qui pourraient être bienvenus et qui s’appuient notamment sur les questions suivantes.
Premièrement, la préparation des élèves aux épreuves anticipées de spécialité en classe de terminale est-elle suffisante ?
Deuxièmement, le contenu pédagogique des enseignements en sciences est-il toujours en adéquation avec le nombre d’heures consacrées, qui a diminué après la réforme ?
Troisièmement, l’abandon d’une spécialité en terminale ne restreint-il pas les possibilités d’orientation pour un certain nombre d’élèves ?
Quatrièmement, enfin, la réintégration de la spécialité « mathématiques » au sein du tronc commun ne permettrait-elle pas d’améliorer le niveau général des élèves et de réduire le déterminisme social lié au choix de cet enseignement ?
Monsieur le ministre, quel est votre regard sur ces questions ? Plus généralement, quel premier bilan de l’application de la réforme dressez-vous à ce stade ?