Madame Deroche, vous connaissez bien ces sujets. Vous connaissez aussi le rôle du Conseil stratégique des industries de santé, instance de dialogue créée en 2004 et placée sous l’égide du Premier ministre et du Président de la République.
Le Gouvernement est particulièrement attaché à ce lieu de concertation et d’échange. En effet, le dialogue qui s’y tient a toujours permis aux pouvoirs publics de mieux comprendre les contraintes, les enjeux et les ambitions de l’industrie des produits de santé. En parallèle, cela permet aux industriels de percevoir les exigences des différentes politiques publiques que nous menons. C’est cette compréhension mutuelle qui fait la force d’un tel exercice et, plus largement, de notre système de santé.
Dans le contexte global d’aggravation des tensions d’approvisionnement auquel nous avons été confrontés, la crise sanitaire a mis en exergue la nécessité de garantir la sécurité sanitaire de la France et, donc, de se doter d’outils pour assurer, sur le territoire, l’accès aux traitements dont les patients ont besoin. Le CSIS y participe pleinement.
Ce dernier a pour ambition de consolider la place de la France comme nation innovante et souveraine en santé. Dans cette perspective, cinq axes stratégiques ont été fixés. Je vous les rappelle : assurer une recherche fondamentale d’excellence et interdisciplinaire ; catalyser l’innovation en aidant les jeunes entreprises innovantes ; faciliter l’accès aux marchés des produits innovants ; soutenir l’industrialisation des produits, voire leur relocalisation – c’est un sujet que nous avons beaucoup évoqué ces derniers mois ; enfin, développer et faire émerger les formations nécessaires à disposer des compétences.
L’objectif est toujours le même : offrir aux patients un meilleur traitement et leur en garantir un accès dans la durée.
Vous le savez probablement : un travail a été mené par cinq personnalités qualifiées sur ces cinq axes. Il approche de son terme et des annonces pourraient être faites d’ici à l’été. Le ministre des solidarités et de la santé a conscience des attentes que ces travaux ont suscitées.
La politique industrielle et l’innovation au service du patient ont trop souvent été opposées dans notre pays. Cette vision n’est pas la nôtre. Nous souhaitons une industrie forte, une industrie créatrice de valeur pour les patients et le système de santé français, et je sais que ce souhait fait l’objet d’un large consensus. En effet, il participe non seulement à une meilleure sécurité sanitaire de notre pays, mais aussi à la souveraineté, que vous évoquez dans votre question et à laquelle nous sommes tous attachés !