Madame la secrétaire d’État, ma question part d’un double constat.
Le premier a notamment été évoqué par Mme Lavarde lors de son intervention préalable : les investissements consacrés au niveau européen, tant dans le cadre financier pluriannuel que dans le plan de relance, à l’environnement et à la transformation écologique sont certes élevés, mais ils peuvent sembler relativement faibles au regard des ambitions actuellement affichées.
Le second constat est que, malheureusement, les politiques sectorielles et structurelles européennes ont souvent tendance à fonctionner en silos. On relève des difficultés d’articulation, voire des contradictions, entre ce qui est investi dans un secteur et ce qui l’est dans un autre.
On parle depuis plusieurs cadres financiers pluriannuels du verdissement de la PAC, un objectif qui a été très long à mettre en œuvre. Je souhaite souligner que nous aurons des opportunités, au travers des investissements importants qui seront réalisés dans les années à venir en matière de transformation numérique de la société, d’évoluer vers une agriculture plus efficiente, appelée, en très mauvais français, Smart Farming.
Cette expression a été stupidement traduite par les termes d’« agriculture intelligente », comme si l’agriculture traditionnelle était bête, alors qu’il serait préférable de parler « d’agriculture de précision ». Il reste que par l’usage des moyens numériques et de la cartographie par drone, on parvient assez facilement à réduire de 30 % l’usage des intrants sur certains sols, notamment dans la viticulture, et qu’on peut également limiter le recours à l’irrigation.
Au niveau européen, 3, 7 milliards d’euros d’investissements privés et publics se sont portés l’an passé sur les start-up de l’alimentaire ou de l’agriculture. Ce montant peut paraître élevé, mais il n’est pas suffisant. Quels sont les moyens qui, dans le cadre du Pacte vert et du budget européen, pourraient être alloués au développement d’une meilleure efficience écologique, mais aussi productive de notre agriculture ?