Intervention de Bérangère Abba

Réunion du 2 juin 2021 à 15h00
Pacte vert européen — Débat interactif

Bérangère Abba :

Monsieur le sénateur Gattolin, je vous rejoins sur la nécessité de décloisonner et d’arrêter de fonctionner en silos – sans mauvais jeu de mots par rapport au sujet agricole.

Nous devons faire en sorte que les outils soient mis à la portée de tous afin que chacun puisse s’en saisir, avec quelques précautions évidentes que nous allons évoquer. Ce décloisonnement et cette massification sont au cœur du Green Deal. Aujourd’hui, la disruption ne réside plus dans la rupture technologique : on connaît les outils, il faut maintenant les développer et les rendre accessibles à tous.

Dans l’agriculture, le numérique a ouvert des possibilités pour mieux connaître, analyser, et optimiser – vous l’avez dit – les apports en intrants. L’agriculture doit être compétitive tout en réduisant son impact sur l’environnement ; c’est bien notre défi commun. Il s’agit, non pas de rompre avec certaines pratiques, mais simplement d’accompagner l’agriculture dans ces nouveaux enjeux, avec en plus, à la clé, une réduction – appréciable – de la pénibilité.

Tout cela doit conduire à un apport dans la chaîne de valeur, à une optimisation logistique, à une traçabilité sanitaire, à une différenciation en termes de qualité et à davantage d’échanges d’informations entre producteurs et consommateurs – autant d’éléments qui sont également très positifs.

Le volet agriculture collaborative et circulaire doit permettre de retisser la connexion, le lien, entre les agriculteurs, en encourageant les partages, extrêmement appréciés, de bonnes pratiques, d’informations et de savoirs.

Vous l’avez dit, les logiques agroécologiques sont au service même de la gestion de la ressource : elles nous permettent d’irriguer en préservant les ressources en eau ou de traiter les parasites par des méthodes plus saines pour l’environnement. Ces objectifs très ambitieux sont nécessaires.

Le numérique doit être mis au service de cette recherche de progrès, mais cela doit se faire dans le respect de la diversité des modes de production et surtout, de la souveraineté des données. Nous devons faire face à ce double défi : d’une part, la mise à disposition et le partage des données agricoles, des connaissances scientifiques et des technologies numériques et, d’autre part, la préservation de la confidentialité des données, qui doit être garantie – je pense notamment aux données relatives aux relations commerciales des agriculteurs.

Des projets plus spécifiques, qui sont également très intéressants, sont développés en parallèle en France, tels que le projet Numagri, ou l’Agdatahub, une plateforme sécurisée d’échange de données agricoles qui se développe en permettant aux agriculteurs de sécuriser et de maîtriser leurs données.

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