Intervention de Stéphane Piednoir

Réunion du 2 juin 2021 à 15h00
Pacte vert européen — Débat interactif

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, la lecture des ambitions de ce pacte peut légitimement susciter l’enthousiasme de quiconque porte un intérêt au dérèglement climatique. Le constat est sans appel, et nous nous accordons tous à reconnaître l’urgence d’une lutte contre le changement climatique qui ne soit pas circonscrite à une action locale, ni même nationale, mais qui s’inscrive dans un cadre international.

L’objectif est clair et connu, en réalité, depuis de nombreuses années : il faut parvenir à la neutralité carbone, à l’échelle planétaire, aux alentours de 2050.

Avec le Pacte vert, l’Union européenne entend prendre toute sa part dans ce défi mondial et se dote d’un outil établissant un cadre, imprimant une direction. Parmi les mesures de ce pacte, je veux citer la réduction, d’ici à 2050, de 90 % par rapport à 1990, des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports.

C’est une chose de définir des objectifs ambitieux, c’en est une autre de décliner ces objectifs en actions concrètes ; sur ce point, beaucoup reste à faire.

Prenons un exemple : l’Union européenne comptait quelque 220 000 points de recharge accessibles au public en 2020, et ces bornes sont très inégalement réparties sur le territoire européen.

La feuille de route pour une mobilité durable, présentée à la fin de l’année dernière, présentait l’ambition d’avoir au moins 30 millions de voitures zéro émission sur les routes européennes d’ici à 2030. Cela nécessiterait, on le sait, 3 millions de bornes publiques de recharge ; or l’objectif fixé dans le pacte s’élève à 1 million de bornes en 2025, c’est-à-dire demain. Nous pouvons nous inquiéter d’un tel décalage entre objectifs et moyens d’action.

La Cour des comptes européenne l’a d’ailleurs pointé du doigt, en avril dernier, en indiquant que « l’UE est encore loin de l’objectif […] qu’elle s’est fixé » et qu’« elle ne s’est pas dotée d’une feuille de route stratégique globale pour l’électromobilité ».

Madame la secrétaire d’État, pourrons-nous compter sur la France pour être moteur et faire avancer ce chantier de l’électromobilité européenne ?

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