Intervention de Arnaud Montebourg

Mission d'information Égalité des chances — Réunion du 9 juin 2021 à 16h50
Audition de Mm. Yves Jégo président d'honneur et fondateur de la certification origine france garantie et arnaud montebourg président de la société « les équipes du made in france »

Arnaud Montebourg, président de la société « Les équipes du made in France » :

Je pense que cela implique de parler de salaire. La question de la répartition de la rémunération entre le capital et le travail est centrale. Nous ne sommes pas équilibrés sur ce point. Un rapport McKinsey sur la dernière décennie, a montré que dans l'OCDE, 580 millions de ménages, soit 72 %, ont vu leur pouvoir d'achat stagner ou régresser. Lors de la décennie antérieure, c'était le cas de seulement 10 millions de ménages. Et pendant ce temps-là, l'économie a continué à fonctionner, et 80 % de la richesse est allée vers 1 % des patrimoines. Vous voyez la tension qui s'exerce. Les « premiers de corvée » qui ont fait tourner la France pendant la crise sont les plus mal payés. Ce sujet apparaît même dans la pensée économique majeure. Patrick Artus, économiste chez Natixis, est par exemple l'auteur de Et si les salariés se révoltaient, et Pour en finir avec l'austérité salariale. Selon lui, il n'existe pas de politique de partage de la richesse créée. Cette promesse n'a pas été tenue par la droite ni mise en oeuvre par la gauche. Je suis de ce point de vue un gaulliste social. Les Allemands exercent un partage du revenu par le syndicalisme dans l'entreprise. En France, les salaires n'évoluent pas, les négociations salariales annuelles sont très pauvres. Je suis favorable aux dividendes salariés. Le Président de la République a initié des primes très ponctuelles, mais elles ne constituent pas un partage amélioré. Les rémunérations féminines plus faibles à travail égal nous incitent à nous pencher sur le rattrapage salarial de certains secteurs, comme la grande distribution ou le soin, qui ont peuplé les ronds-points des gilets jaunes et qui ont été en première ligne pendant la crise.

S'agissant de l'orientation, l'Onisep était un service public autonome. Mais le sujet concerne l'ensemble de la société et non uniquement l'éducation nationale. Dans les années 1950, les meilleurs étaient repérés par les instituteurs et dirigés vers les écoles normales. Aujourd'hui, les professeurs des écoles ne sont pas formés. On peut imaginer qu'il y ait des écoles normales sur tous les secteurs où les besoins existent, par exemple des écoles normales d'agriculteurs, etc.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion