J'ai lu dans le questionnaire que l'évolution de la durée du baccalauréat professionnel ne constituait plus un sujet de débat pour un membre du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). De notre côté, nous nourrissons néanmoins une certaine « nostalgie » pour un parcours, un continuum qui permet d'accompagner les jeunes. À cet égard, un cheminement CAP-BEP-baccalauréat professionnel permettait aux jeunes d'avancer selon des étapes bien marquées.
Avec le passage à trois ans du baccalauréat professionnel, on constate au sein de l'Éducation nationale de fortes réserves à envoyer des jeunes en difficulté vers un CAP. Pour ces interlocuteurs, un CAP doit s'adresser à un public prioritaire. De notre côté, nous ne partageons pas cette vision. De plus, le niveau du BEP, qui existait auparavant, offrait aux jeunes une perspective professionnalisante à partir de laquelle ils pouvaient nourrir une nouvelle ambition.
Nous pouvons toutefois reproduire ce continuum en prévoyant un CAP en deux ans puis un baccalauréat en deux ans également. Toutefois, l'écueil auquel je viens de faire allusion subsiste : un jeune qui sort de troisième est obligé « d'affronter » toutes les autorités de son collège pour retourner dans une formation jugée réservée à un public prioritaire alors qu'il s'agit avant tout d'une formation professionnalisante. Celle-ci peut s'avérer très utile dans la construction d'un jeune, pour l'aider à reprendre confiance en lui et à se concentrer sur un univers professionnel précis.