Madame la secrétaire d’État, c’est la dernière ligne droite pour des centaines de milliers d’élèves qui, dans moins de dix jours, se retrouveront seuls face à leur copie de baccalauréat. L’inquiétude est chaque jour un peu plus grande.
La tension était à son comble dès ce lundi pour les élèves des sections européennes qui ont passé leurs oraux, non sans quelques « couacs », pour reprendre les termes du ministre. Ces défaillances pourraient être qualifiées d’anecdotiques si l’on ne prenait pas la mesure de ce que représente le baccalauréat dans le parcours d’un élève.
Fort de l’expérience de l’an passé, le Gouvernement aurait dû être en mesure d’appréhender ces dysfonctionnements. Malheureusement, les leçons n’ont pas été tirées et les futurs bacheliers sont aujourd’hui victimes de ces choix.
Tâtonnements, absence de directives claires, incertitudes quant aux modes d’évaluation, manque de perspectives, alternance répétée entre présentiel et distanciel, dysfonctionnements réguliers des plateformes : autant de maux qui ont inévitablement conduit à une détresse lycéenne, exprimée aujourd’hui avec force. On note une augmentation de 80 % des hospitalisations en psychiatrie chez les jeunes depuis le début de la pandémie.
Des choix ont été faits, certes, mais ils furent tardifs et insuffisants.
L’état des lieux reste préoccupant, notamment en termes d’égalité. L’accès à internet, l’environnement familial ou encore les conditions d’habitation ne garantissent pas les mêmes chances de réussite aux élèves. Les protocoles variables d’un établissement à l’autre et la différence significative de traitement entre le public et le privé ont également creusé les écarts entre établissements.
Ces différents facteurs renforcent la sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur, le grand oral, la réforme des lycées et la machine à sélectionner Parcoursup maintenant ce cap inégalitaire.
Il aurait pu être sage d’annuler le grand oral et les épreuves terminales. Mais votre refus d’entendre l’inquiétude et la colère des élèves, des enseignants et des parents nous ont fait perdre un temps précieux.
Comment comptez-vous, dans ces conditions, et à quelques jours du début du baccalauréat, assurer une égalité de traitement entre les élèves et rassurer parents, élèves et enseignants ?