Intervention de Jean-Paul Prince

Réunion du 9 juin 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation des producteurs de fraises

Photo de Jean-Paul PrinceJean-Paul Prince :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.

Monsieur le ministre, comme vous le savez, notre industrie agroalimentaire héberge une filière fraisière particulièrement dynamique. La première étape de la production fraisière est la production de plants de fraisiers, qui sont ensuite vendus à d’autres exploitations. La production hexagonale de plants de fraisiers est réputée pour sa diversité et la qualité gustative de ses produits.

Les producteurs de plants de fraisiers doivent respecter des obligations sanitaires strictes, la législation européenne fixant des seuils nuls ou très faibles de maladies et de ravageurs. De plus, la réglementation française fixe un niveau d’exigence supérieur à celui du droit européen. Pour ce faire, la qualité des sols est très importante. Les exploitants français utilisent à cette fin du Basamid, seul produit encore autorisé après l’interdiction du métam-sodium, et dont l’utilisation est strictement réglementée.

Or l’homologation de ce produit n’a pas été reconduite par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Des alternatives existent, mais soit elles sont plus chères et moins efficaces, soit elles sont encore à l’étude.

Le retrait de ce produit du marché, sans alternative, risque de compromettre gravement la production nationale de plants de fraisiers en créant une distorsion de concurrence avec nos concurrents européens qui utilisent des produits de désinfection interdits en France. Certains producteurs de plants pourraient même être tentés de mettre fin à leur activité. Les producteurs français de fraises seraient alors contraints d’acheter des plants à l’étranger.

Dans cette affaire, monsieur le ministre, plusieurs intérêts sont en cause : la survie d’entreprises françaises, l’emploi, la préservation d’un savoir-faire français, ainsi que notre souveraineté alimentaire.

Monsieur le ministre, avez-vous pris la mesure de l’enjeu ? Dans l’affirmative, comment envisagez-vous d’y répondre ?

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