Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, il est des inventions et des techniques qui changent le monde. Nous fêterons bientôt les 470 ans d’une invention technique, l’imprimerie, qui a bouleversé le monde en permettant la diffusion de la connaissance et sa démocratisation.
À certains égards, les Lumières sont les enfants de cette évolution technique. Nous vivons aujourd’hui d’autres révolutions techniques, dont l’avenir montrera peut-être qu’elles sont ou auront été aussi importantes que celle de l’imprimerie. Je pense à la numérisation, qui envahit aujourd’hui notre quotidien, mais surtout à l’intelligence artificielle, qui est sur le point de bouleverser bien des domaines et des secteurs.
Dans cette perspective, on peut se demander si le livre et les bibliothèques ont de l’avenir. À cette question, comme chacun d’entre nous, je réponds oui ! C’est en effet un socle, et c’est sur ce socle que nous pourrons construire le reste. C’est notre devoir et notre intérêt.
À ce titre, je remercie Sylvie Robert de cette proposition de loi, qui est fort utile et qui, comme cela a été souligné par les orateurs précédents, apportera un socle juridique essentiel pour les bibliothèques et cette capacité d’innovation et d’invention.
Je suis le président d’une association qui a inventé un lieu original et atypique en ouvrant, voilà une dizaine d’années, la première bibliothèque-restaurant de France, qui fonctionne sans aucune subvention de collectivités territoriales.
Ce faisant, nous avons créé une forme de tiers lieu de culture, accessible à tout le monde : on y trouve une bibliothèque, une galerie d’art, des conférences, et des concerts y sont organisés. S’y ajoute même une petite maison d’édition associative. Elle s’appelle la Bibliotèca, qui signifie « bibliothèque » en occitan.