Intervention de Julien Bargeton

Réunion du 8 juin 2021 à 14h30
Amélioration de l'économie du livre — Adoption en procédure accélérée d'une proposition de loi dans le texte de la commission modifié

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

C’est ce que j’ai dit, et je le salue.

Les librairies abritent l’âme de notre pays et permettent l’exportation de notre langue. Ainsi, la librairie Albertine de New York, qui fait référence à l’œuvre de Proust, est un acteur du rayonnement de la culture française à l’étranger. J’évoquerai également le XXe arrondissement de Paris, que je connais bien. L’installation de plusieurs librairies a transformé la configuration de certains quartiers. Je salue à ce titre le réseau Librest, qui existe à Vincennes, cher Laurent Lafon, mais aussi dans l’Est parisien. Il permet à des librairies indépendantes de se regrouper et, donc, de faire vivre des quartiers. Je salue plus particulièrement le rôle actif du Comptoir des mots dans le XXe arrondissement.

Chacun a sa place dans l’économie du livre, mais personne ne doit avoir toute la place. Oui à la complémentarité, mais non au monopole, qui détruit l’âme de nos quartiers et l’âme de la culture française ! Chacun doit s’inscrire dans un cadre légal, qui évolue. Réjouissons-nous de ce qu’apporte ce texte en matière d’évolution du droit.

Pour finir, je rappelle que les grandes plateformes utilisent des algorithmes, qui sont dangereux, bien qu’ils puissent nous paraître agréables à utiliser. Ils nous installent en effet dans des bulles de facilité, nous proposant des ouvrages en fonction de ce que nous venons d’acheter. La librairie, au contraire, c’est la promenade, le hasard, la rencontre, la découverte. Qui n’est pas ressorti d’une librairie avec un livre qu’il n’avait pas prévu d’acheter, soit parce qu’il l’a découvert sur une pile, soit parce qu’il a fait confiance au libraire ? Cela m’arrive très régulièrement, et je suis persuadé que tel est également votre cas à tous.

La librairie permet l’ouverture d’esprit, le hasard, le choc de la rencontre. Comme le disait Jules Renard, « quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux ». Merci, madame Darcos, de nous conforter dans cette certitude ! Grâce à ce texte, peut-être serons-nous encore plus heureux !

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