Intervention de Sophie Primas

Réunion du 8 juin 2021 à 14h30
Amélioration de l'économie du livre — Article 1er

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je félicite également Laure Darcos pour son engagement en faveur de ce produit essentiel qu’est le livre.

La commission des affaires économiques a émis des réserves, car nous ne pensons pas que l’instauration d’un prix plancher changera le comportement des lecteurs, d’autant que ceux-ci sont en règle générale aisés. Par conséquent, les inciter à faire leurs achats dans les librairies ne sera pas chose évidente.

De la même manière, nous ne pensons pas que l’enrichissement immédiat d’Amazon ou d’autres plateformes fera du bien aux librairies : l’argent collecté servira à améliorer et à développer de nouveaux services, qui viendront faire concurrence aux librairies.

Comme Julien Bargeton et Catherine Morin-Desailly, je pense que c’est d’abord le dynamisme et la particularité des librairies, la qualité des libraires et l’engagement des collectivités locales qui viendront sauver les librairies. C’est aussi probablement une réforme fiscale européenne d’ampleur, qui apportera une réelle égalité entre le commerce physique et le commerce numérique.

Nous avons respecté la position de la commission de la culture, monsieur Bargeton. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas redéposé notre amendement. Dès lors, j’aurai quelques questions rapides à poser à Mme la ministre.

Madame la ministre, comment allez-vous respecter la promesse du Président de la République ? Il faut, selon lui, maintenir un prix unique pour tous les livres, qu’il s’agisse du livre acheté en librairie ou du livre reçu à la maison. Demain, ce prix ne sera pas le même puisque le livre faisant l’objet d’une livraison sera facturé 2 ou 3 euros de plus, en fonction du prix plancher que vous allez déterminer.

Par ailleurs, vous nous dites vouloir établir davantage d’équité entre les librairies qui veulent livrer à domicile pour ne pas être en concurrence déloyale avec Amazon ou avec la Fnac.

Aujourd’hui, un libraire fait payer la livraison entre 5 et 7 euros, Amazon ne facture rien. Demain, Amazon la facturera peut-être 2 ou 3 euros, contre 5 ou 7 euros pour un libraire. Il n’y aura donc toujours pas d’équité entre ces deux modes de livraison et l’objectif ne sera pas atteint. Comment réglerez-vous cette difficulté, sinon en compensant l’écart – ce serait un comble – entre le coût de la livraison et le prix plancher ?

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