Intervention de Julien Bargeton

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 3 juin 2021 à 8h30
Examen du rapport sur les outils numériques dans la prévention et la gestion des pandémies

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

Félicitations aux rapporteurs. Je partage leur orientation, courageuse qui prend clairement partie en faveur de l'utilisation des outils numériques pour gérer et anticiper une crise sanitaire. Ils évoquent le croisement des fichiers et, comme eux, je pense que nous baissons la garde devant nos propres outils. Il y a eu des débats dans l'hémicycle sur ce sujet, notamment sur le rôle de la CNIL. Il y en aura encore. Je partage le constat général et le rôle indispensable des applications numériques. Il faut lever les réticences car il y a un blocage culturel dans notre pays, souvent par peur ou méconnaissance. Il y a des outils numériques qui permettent à la fois le respect des libertés publiques et d'apporter un gain en efficacité.

L'important est d'avoir une vision proactive de l'utilisation du numérique, ce que fait le rapport et que j'approuve, nonobstant les remarques que j'aurais sur ce qui est dit, ici ou là, de la gestion de la crise par le gouvernement.

Sur les chiffres, je partage ce qui est dit par les rapporteurs. Certes, il y a le cas de la Chine mais il y a aussi le Brésil, l'Iran, l'Inde, la Russie. Pourquoi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prend-elle pour argent comptant les chiffres donnés par les pays ? Dans les pays développés aussi, on constate des difficultés, comme a pu en témoigner la polémique au début de l'épidémie dans la comparaison des chiffres de décès entre l'Allemagne et la France. Il faudrait qu'il y ait un partage de méthodologie générale sur les paramètres des données, qu'il y ait un travail de standardisation, pour permettre les comparaisons et un meilleur suivi des épidémies.

J'ai une dernière nuance sur ce qui est dit sur le sujet des start-up et de l'innovation. L'administration de demain embarque les citoyens, les experts, les entreprises, pour les mettre en réseau. Si les personnes privées font mieux que l'administration ce n'est pas un problème en soi. Doctolib, CovidTracker, ViteMaDose sont des réussites liées à l'engagement de personnes privées, d'ailleurs récompensées. L'innovation vient en effet souvent du privé. Le vrai sujet est comment l'administration peut l'accueillir et la diffuser au service de la population. Apprenons à nous appuyer sur ces compétences pour les mettre au service de l'intérêt général. C'est une chance d'avoir une licorne comme Doctolib qui a permis la prise de rendez-vous pour la vaccination. On peut regretter que l'administration n'ait pas été en mesure de mettre en place un tel système mais on peut se féliciter que des initiatives privées l'aient permis.

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