Merci beaucoup Laurence Rossignol. Je retiens de votre propos qu'il faut changer les mentalités. Je pense que la prostitution des jeunes constitue en effet une des portes d'entrée pour mobiliser autour de l'application de la loi. Nous n'avons pas évoqué « l'aide à la sexualité » pour les personnes handicapées. Attention aussi à cette petite porte qui pourrait s'ouvrir.
Avant de céder la parole à Laurence Cohen, j'aimerais vous lire un passage de L'Ange de Pigalle, livre autobiographique d'une ancienne prostituée, Linda, que nous entendrons tout à l'heure, qui s'est prostituée durant cinquante ans: « Ce n'est pas les filles qu'il faut emmerder, ni les clients qu'il faut pénaliser, mais s'attaquer aux réseaux pour arrêter l'esclavage. En France, en 2020, la misère est au coin de nos rues. Les féministes veulent interdire la prostitution. Beau projet, mais pour que ça marche, il conviendrait d'abord d'éradiquer la pauvreté, la faim, l'asservissement des femmes et la frustration sexuelle. Le chemin sera long. Alors, avant, messieurs les politiques, s'il vous plaît, protégez ces femmes dont vous connaissez la vulnérabilité. Arrêtez l'esclavage, la violence, la contrainte et la traite des êtres humains. Vous en avez les moyens. »