Intervention de Micheline Jacques

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 27 mai 2021 : 1ère réunion
Échange de vues sur les suites de la table ronde de la délégation du 8 avril 2021 sur le bilan de l'application de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées

Photo de Micheline JacquesMicheline Jacques :

Merci Madame la Présidente. Je reste toujours très attentive aux travaux de la délégation. Je souhaitais intervenir concernant les jeunes en particulier. Il existe à mon sens une problématique liée à l'éducation à la sexualité, qui devrait être plus poussée dans les établissements scolaires. Je rejoins totalement les prises de parole préconisant des interventions en milieu scolaire avec les équipes pédagogiques.

J'identifie un autre aspect dans la banalisation de la pornographie : l'accès aux réseaux sociaux. Il suffit de cocher la case « je suis majeur » pour entrer sur n'importe quel site pornographique. Toutes ces petites jeunes pensent qu'avoir des relations sexuelles est un passage permettant de gagner de l'argent facile avant de s'en sortir très rapidement. Elles doivent être prévenues des situations dans lesquelles elles se mettent. Il me semble que nous devons cibler notre travail à ce niveau. Une jeune fille de 18 ans a été retrouvée morte à Paris récemment. Elle a visiblement été étranglée par un proxénète. Les féminicides sont également liés, en partie, à la prostitution. À la difficulté des filles de province se prostituant à Paris s'ajoute une intervention à mener pour dénouer ces réseaux et taper un grand coup à ce niveau.

Il est vrai que certaines indiquent avoir fait ce choix de vie et vouloir qu'il soit respecté. Pour autant, énormément de femmes sont prises dans ces réseaux. Je suis ultramarine. Je vois dans certaines villes qu'on fait venir de jeunes femmes de pays très pauvres, et notamment d'Haïti ou de la République Dominicaine, pour les lancer dans des réseaux de prostitution. L'État n'intervient pas suffisamment pour lutter contre ce phénomène, qui est, pour partie, passé sous silence. Un travail de fond doit réellement être mené. Je sais que c'est compliqué, mais nous ne devons pas baisser les bras. Nous devons poursuivre ce travail.

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