Madame la ministre, nous sommes heureux de vous recevoir pour cette dernière audition plénière de notre programme de travail. Pour nous, il est extrêmement important de vous entendre sur un certain nombre de points. Pour rappel, cette mission d'information se préoccupe de tout ce qui tourne autour des conditions d'études des étudiants et de tout ce qui peut faciliter ou handicaper un parcours d'enseignement supérieur. Ce champ couvre notamment les questions du revenu, du logement, de l'alimentation et de la santé. La crise covid a montré que le phénomène de précarisation étudiante dont nous parlions avant la crise sanitaire se concrétisait dans ces quatre domaines. Les pouvoirs publics doivent donc s'interroger sur la manière dont l'État peut accompagner les étudiants.
Lors de cette audition, nous souhaiterions vous entendre sur le bilan que vous tirez des mesures exceptionnelles mises en oeuvre pendant la crise. En effet, un certain nombre d'actions ont été mises en place par le gouvernement pour lutter contre la précarisation étudiante. Quel bilan en tirez-vous ? Quels dispositifs pourraient être prolongés une fois la crise sanitaire terminée ?
Je souhaite ensuite revenir plus particulièrement sur trois points.
Le premier a trait aux revenus des étudiants. Le 4 décembre dernier, à l'occasion d'un entretien avec le média en ligne Brut, le Président de la République a indiqué qu'il envisageait une amélioration du système de bourses. Puis, lors de sa visite du Campus de Paris Saclay du 19 janvier dernier, il a annoncé une réforme des bourses sur critères sociaux. Où en êtes-vous de cette réflexion ? Un calendrier est-il fixé ? Dans quelle direction envisagez-vous de faire évoluer le système de bourses ?
Le deuxième thème sur lequel je souhaite insister est celui du logement. Vous vous êtes engagée sur un plan 60 000 logements étudiants. Cependant, à l'horizon 2022, cet objectif ne sera probablement pas atteint. Certes, le retard peut être imputé à la crise sanitaire, mais ce n'est sans doute pas la seule explication. Où en êtes-vous dans le déploiement de ce plan ? Comment expliquez-vous les retards ? Comment envisagez-vous de redynamiser la construction de logements étudiants une fois la crise terminée ?
Mon dernier point concernera la santé, et en particulier la santé psychologique. Les services de santé universitaires et les bureaux d'aide psychologique ne sont pas accessibles à l'ensemble des étudiants et leurs moyens sont souvent sous-dimensionnés pour répondre à la demande. Cette tension a été fortement aggravée par la crise sanitaire. Or les besoins en santé des étudiants, notamment en santé mentale, ne vont pas s'éteindre définitivement avec la fin de la crise sanitaire. Aussi souhaiterions-nous vous interroger sur les pistes sur lesquelles vous travaillez pour améliorer l'accès aux soins des étudiants, que cela soit par une offre spécifique à l'intérieur des établissements ou que cela soit au travers d'une articulation avec la médecine de ville.