Comme vous l'avez dit, madame la ministre, les conditions de vie des étudiants sont essentielles pour leur réussite. Il existe des facteurs exogènes à l'université (logement, santé, culture, sport, etc.), mais aussi des facteurs endogènes, en particulier les conditions de réussite des études. La réussite est précisément l'objectif premier de tous ceux qui s'inscrivent à l'université. Mais elle dépend beaucoup des moyens que les universités sont en capacité de mobiliser, notamment pour la formation des étudiants, et en particulier les taux d'encadrement.
Permettez-moi aujourd'hui d'être inquiet sur ces moyens, plus précisément en ce qui concerne les postes d'enseignants chercheurs et d'enseignants. Eu égard aux besoins supplémentaires qui sont apparus avec la crise sanitaire, par exemple en termes d'innovation pédagogique, de nouveaux moyens matériels sont nécessaires, mais aussi de nouveaux moyens en ingénierie. Des réponses avaient été apportées avant la pandémie avec de nombreux appels à projets et de nouveaux cursus universitaires, mais le bilan de ces projets est contrasté. Sommes-nous certains que tous les étudiants, dans tous les territoires, qu'ils soient à Thionville, à Tarbes, à Tulle ou à Vichy, auront accès aux mêmes moyens ? Nous voyons fleurir de très belles expériences comme celle de Strasbourg, avec des Learning Labs et des moyens pédagogiques innovants tout à fait remarquables. Malheureusement, ce n'est pas le cas partout. De plus, toutes les propositions soumises lors de l'appel à projets n'ont pas été retenues. Certaines sont restées sur le bord de la route. Que sera-t-il fait pour que ces sites soient mis à niveau ? En outre, le mécanisme de l'appel à projets constitue souvent une prime à celui qui a déjà été servi, puisque les premiers lauréats sont souvent mieux outillés pour remporter par la suite un autre appel à projets.