Intervention de Sonia de La Provôté

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 16 juin 2021 à 16h35
Audition de Mme Frédérique Vidal ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

Je souhaite revenir sur une étude réalisée deux mois après le premier confinement auprès de 70 000 jeunes d'un âge médian de 20 ans. De cette étude, il ressort que 43 % déclaraient un trouble de santé mentale, 11 % des idées suicidaires, 22 % une détresse profonde, 25 % un niveau élevé de stress, 16 % une dépression sévère et 28 % un niveau d'anxiété élevé. Les choses ne se sont pas améliorées depuis !

S'agissant de la rentrée universitaire, avez-vous fixé un calendrier pour fixer le cadre de cette rentrée, dont on dit qu'elle pourrait être le moment d'une quatrième vague ? J'ai entendu dire que des consignes avaient été données aux rectorats pour anticiper le fait que la rentrée pourrait s'organiser dans des conditions anormales et, au mieux, dans des conditions associant présentiel et distanciel. Travaillez-vous à l'élaboration d'un cadre minimal d'organisation qui respecte l'autonomie des universités ?

Nous nous interrogeons aussi sur le devenir des grands amphithéâtres. La crise que nous traversons tend plutôt à privilégier les petits groupes et les enseignements dirigés. Si c'est l'orientation choisie, cela suppose de grands investissements.

Par ailleurs, en matière de santé, est-il prévu une stratégie ferme et structurée en matière d'autotests et de vaccination ?

Finalement, le conjoncturel pourrait devenir une forme de fonctionnement, certes impromptue et non permanente, mais récurrente. Le conjoncturel pourrait ainsi s'apparenter à un structurel intermittent. Un cadrage semble nécessaire dans tous les domaines d'action, notamment s'agissant du dialogue entre les composantes universitaires, qui n'a pas toujours été simple à mettre en place, et des services en charge des parcours d'études, dont le rôle est devenu absolument majeur pour les étudiants. Il a été leur îlot de sauvetage dans bien des situations ! Il faut donc repenser la place de ces services liés à la scolarité au niveau administratif et, plus globalement, dans le fonctionnement universitaire.

Je reviendrai aussi sur la réforme de l'accès aux études de santé. Le premier ministre a annoncé le 2 juin des mesures complémentaires en faveur de sa mise en oeuvre. Un décret a été publié le 15 juin en Conseil d'État. Vous avez répondu que les commissions exceptionnelles n'étaient pas encore en place. Cependant, une date peut-elle être avancée ? Je peux témoigner d'un certain nombre de dysfonctionnements. Dans certaines universités, 48 heures avant, aucune convocation n'avait été reçue en vue des oraux. Dans d'autres, les résultats ont été retirés. Je peux citer cinq universités où ces faits se sont produits. Des retards dans les annonces ont été constatés dans plusieurs universités, avec une information prévue en juillet. Par ailleurs, les places attribuées avant le 30 juin en L.AS 2 n'ont pas été publiées non plus. Clairement, c'est un sujet à traiter. Même s'il est peu probable que ces commissions exceptionnelles soient la clé de tout, elles pourraient permettre d'envisager des redoublements ou de neutraliser la première chance, voire d'accorder un passage exceptionnel en MMOP (médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie) dans certaines conditions. Or dans certaines universités, on annonce aux étudiants et à leurs parents que ces commissions ne seront pas mises en place faute de consignes.

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