J'aimerais revenir sur deux sujets. Effectivement, deux mesures ont été prises en urgence par le ministère de l'agriculture durant la crise Covid :
- une mesure importante versée spécifiquement pendant l'épidémie de Covid-19 pour aider les non-salariés agricoles, et notamment les femmes, à garder les enfants sur l'exploitation grâce à une allocation de remplacement versée par la MSA, calquée sur celle qui est versée pendant un congé maternité ;
- la mise en place d'une mesure spécifique pour les membres d'un GAEC, s'ils sont éligibles au fonds de solidarité, au même titre que les travailleurs indépendants ;
J'insiste sur l'idée du statut, véritable reconnaissance du travail de la femme en agriculture. Je souligne toutefois que l'accès des femmes en agriculture à un statut professionnel a très peu remis en cause l'organisation historique du travail extrêmement genré dans ce secteur, notamment parmi les générations les plus anciennes. Elles ont poursuivi le travail qu'elles effectuaient auparavant et ont parallèlement continué les tâches administratives, l'élevage des petits animaux et autres. Surtout, une particularité forte en agriculture n'a pas été remise en cause par les différentes intervenantes, y compris dans les jeunes générations. En effet, la charge des enfants et des tâches ménagères incombe à 100 % aux femmes. Même les témoignages des jeunes femmes ne le remettent pas en cause, en évoquant l'impossibilité d'organiser des réunions le mercredi, par exemple. Cet élément culturel est très présent. Les jeunes générations elles-mêmes peinent à le bousculer.
La représentante de la Confédération paysanne a relevé les nombreux stéréotypes de genre dans cette profession, à l'origine de beaucoup de situations que nous observons actuellement, et pour lesquelles nous devrons élaborer des pistes d'amélioration.