Je suis frustré par la réponse de Mme la ministre sur cet amendement extrêmement important. Dans le cadre de la délégation à la prospective, que vous aviez alors l’honneur de présider, monsieur Karoutchi, mon collègue Jean-Yves Roux et moi-même avions publié un rapport d’information sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050.
Ce travail montrait très clairement que la société française n’était pas prête à faire face à la diversité des enjeux. Les grandes filières économiques, les grands groupes sociaux et culturels n’ont pas encore appréhendé la rapidité et l’importance du dérèglement climatique.
Ce rapport, voté à l’unanimité des membres de la délégation à la prospective, appelait notamment à la tenue d’un grand débat en France, qui réunirait les principaux acteurs économiques et sociaux et l’ensemble de la société française pour identifier les défis à dix, vingt, trente et cinquante ans et déterminer comment mobiliser la totalité de nos moyens économiques et financiers, notamment assurantiels, pour intégrer le réchauffement climatique dans nos stratégies de développement ?
Si nous réussissons les négociations internationales, nous pourrons freiner ce réchauffement, mais il reste malgré tout inéluctable.
Ce serait une erreur de faire croire que le présent projet de loi est un texte de résilience. Les mesures relatives au recul du trait de côte y figurent uniquement, car elles sont dictées par l’urgence.
Pour le reste, nous avons besoin d’un grand débat et d’une grande loi sur la résilience et l’adaptation de nos sociétés. Ce n’est pas en galvaudant ces notions par un titre qui ne correspond pas au texte que l’on rendra service au pays. Nous avons besoin de reconnaitre collectivement qu’il nous faudra une autre loi sur le sujet.