Intervention de Stéphane Ravier

Réunion du 29 juin 2021 à 14h30
Lutte contre le dérèglement climatique — Vote sur l'ensemble

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Saint-Exupéry disait que nous empruntions la terre à nos enfants. S’il parlait assurément de la nature, il parlait surtout de la cité tout entière. Face aux intérêts court-termistes de quelques-uns, il nous invite à voir la transmission dans le temps long et à protéger ce qui fait notre bien commun.

Si l’écologie nous concerne tous, la vague notion de climat et résilience en titre de ce projet de loi annonçait déjà un contenu conforme à un prêt-à-penser bien éloigné d’une clairvoyance écologique nouvelle. Confondre écologie et climat, c’est déjà laisser libre cours à l’idéologie qui fait de la taxation l’alpha et l’oméga d’un écologisme aussi punitif qu’inefficace.

Ce projet de loi reflète le « en même temps » progressiste, friand de contradictions. Ce texte se contente de mesures néfastes ou de surface. Je pense en particulier aux éoliennes, véritable totem sacré de l’écolo-boboïsme : elles polluent nos sols avec des milliers de mètres cubes de béton, tuent nos oiseaux et font fuir la faune ; elles ont un bilan carbone déplorable, ruinent des milieux de vie, défigurent les contours poétiques de nos paysages. Dans les Bouches-du-Rhône, le projet d’implantation de ces horreurs au pied de la merveilleuse montagne Sainte-Victoire, si chère à Cézanne et à tous les amoureux de ce que la nature nous a offert de plus beau, est un véritable crime !

Avec les parcs éoliens et solaires terrestres ou offshore, vous industrialisez et défigurez nos paysages, vous généralisez le retour aux centrales à gaz et à charbon pour un bilan écologique négatif.

Il est donc important d’autoriser les maires à refuser l’implantation d’éoliennes sur leur commune. C’est ce qu’a fait le Sénat, dans sa grande sagesse – nous ne pouvons que nous en réjouir.

Notre assemblée a aussi supprimé la notion de crime d’écocide, laquelle aurait pu se retourner contre votre chantier de forage d’éoliennes offshore en baie de Saint-Brieuc, madame la ministre.

Autre totem exubérant : les repas végétariens hebdomadaires dans les cantines, dont la généralisation a été supprimée par le Sénat. Le syndicat Culture Viande nous explique que 70 % du poulet servi dans les cantines sont importés de l’étranger, mais tant pis si nos écoliers sont nourris avec de la viande brésilienne : l’important, c’est qu’ils mangent un menu végétarien par semaine !

Sans nouveauté, on constate surtout à quel point la question cruciale de l’environnement est instrumentalisée par des idéologues, qui parlent de planter des arbres, mais s’acharnent surtout à couper nos racines.

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