En tant qu'élue départementale, je m'inquiète de la prise en charge de la dépendance qui pèse très fortement sur les départements. L'immense majorité d'entre eux devront relever leurs impôts locaux pour faire face, notamment, à la montée en puissance de l'allocation personnalisée d'autonomie et de l'allocation de compensation en faveur des personnes en situation de handicap.
Cet état de fait est d'autant plus préoccupant pour les départements que la prise en charge de l'État est passée en quelques années de 50 % à 37 % du coût total de l'APA.
Pour la prestation de compensation, l'Etat et la CNSA prévoient une dépense de 1, 5 milliard d'euros en 2006 sur la base des dépenses actuelles d'allocation compensatrice pour tierce personne, qui continue d'être versée aux personnes lourdement handicapées âgées de moins de soixante ans.
Mais chacun sait que cette prévision est irréaliste. Le nombre des bénéficiaires potentiels de cette nouvelle prestation pourrait être de 450 000, contre 150 000 pour l'actuelle ACTP.
Comme vous le voyez, monsieur le ministre, notre inquiétude est grande. Nous pensons qu'en matière de fonds concourant au financement de la sécurité sociale, des choix importants doivent être faits. La grande réforme que nous appelons de nos voeux devra prendre à bras-le-corps toutes les questions posées par le présent débat.