Intervention de Cédric Villani

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 3 juin 2021 à 9h10
Audition publique sur la recherche de stratégies thérapeutiques contre la covid-19 jean-françois eliaou florence lassarade sonia de la provôté gérard leseul rapporteurs

Cédric Villani, député, président de l'Office :

Je me fais le relais de deux questions des internautes.

La première, posée par Pascale Santi, journaliste au Monde, est destinée à Xavier ANGLARET : « L'essai Coverage est-il toujours en cours, notamment pour l'interféron de type 1 ? Cela implique une question plus générale : Quels sont aujourd'hui les essais en cours et les pistes qui sont considérées avec une attention particulière ? »

La seconde question émane de Thibault Fiolet : « Comment gérer la désinformation sur les réseaux sociaux ou lancée par des politiciens, médecins, chercheurs, influenceurs sur les traitements associés à la Covid-19 ou sur la vaccination ? Par exemple, certains d'entre eux en viennent à effectuer la promotion de traitements non prouvés et/ou non recommandés. S'agit-il d'éléments que vous surveillez et quels sont vos propres conclusions et vos propres conseils en la matière ? »

J'ajoute à cela mes propres questions. A présent que nous disposons d'un peu de recul, que peut-on dire du SARS-CoV-2 en tant que virus ? Est-il singulier au regard des traitements antiviraux ou des thérapies en général ? Entre-t-il dans des familles déjà connues ?

Professeur Yazdan Yazdanpanah, vous avez évoqué la question des modèles animaux et fait état du temps perdu à ce niveau. Cependant, vous avez aussi indiqué que certaines recherches avaient directement commencé sur l'homme sans passer par une étape sur l'animal. Dès lors, ne s'agirait-il pas plutôt d'un temps gagné ? Pourriez-vous préciser vos propos sur ce point ? Pouvez-vous préciser aussi ce que les expérimentations animales, qui ont été lancées en différé, ont permis d'accomplir ?

À propos des thérapies, il semblerait que la vaccination soit passée au premier plan par rapport aux enjeux thérapeutiques. Une telle vision est-elle exacte ou doit-elle être nuancée ?

Peut-on, avec les moyens dont nous disposons à ce jour, établir schématiquement le parcours que devrait suivre un patient qui doit être traité prioritairement, qu'il soit vacciné ou non ?

Par ailleurs, l'ANRS-MIE doit-elle être consolidée ? Il s'agit d'une nouvelle structure qui vient remplacer d'autres structures existantes. La spécificité et la cohérence de son action justifient-elles bien l'existence de l'ANRS-MIE sous sa forme actuelle ou conviendrait-il de consolider cette dernière ?

Vous nous avez parlé de réseaux de recherche clinique au niveau européen. Certains éléments méritent-ils d'être pérennisés dans ce domaine ou bien d'être transformés ?

Ma dernière question porte sur les tests. Vous avez évoqué à ce sujet des difficultés importantes. Au regard des informations dont nous disposons, on recense 365 essais cliniques en France, ce qui semble considérable par rapport aux autres pays. Pouvons-nous avoir des précisions sur les essais qui peuvent être réalisés ou non dans notre pays ? Avons-nous assisté à une multiplication de petits essais là où nous aurions dû enregistrer des essais moins nombreux, mais d'une taille plus importante ?

Enfin, souhaitez-vous dispenser au législateur des conseils sur l'éventuelle évolution de l'environnement juridique dans le domaine des essais ?

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