Intervention de Florence Ader

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 3 juin 2021 à 9h10
Audition publique sur la recherche de stratégies thérapeutiques contre la covid-19 jean-françois eliaou florence lassarade sonia de la provôté gérard leseul rapporteurs

Florence Ader, infectiologue à l'hôpital la Croix-Rouge de Lyon, coordinatrice de l'essai clinique Discovery et membre du groupe de travail de l'ANRS-MIE sur la recherche clinique en milieu hospitalier :

Lionel Piroth m'aidera à répondre à la question relative au parcours de soin du patient.

En pratique, le virus a la capacité d'induire une maladie et chaque virus possède sa signature qui induit une typologie particulière. Nous avons ainsi découvert que la maladie évolue en deux temps : une phase virale lors du premier septénaire et une phase inflammatoire lors du deuxième septénaire. Or les réactions inflammatoires sont différentes chez chaque patient en raison des caractéristiques de son système immunitaire.

Au début de la pandémie nous nous sommes orientés vers la recherche d'antiviraux. Progressivement, nous avons compris que la maladie comportait une phase inflammatoire qui devait être contrée par des médicaments permettant de réduire cette inflammation. Puis, nous avons constaté que cette inflammation générait de nombreuses problématiques, notamment des problèmes respiratoires (nécessitant un apport en oxygène et une ventilation pour les patients en réanimation) ainsi qu'un risque de thromboses (présence de caillots dans le système vasculaire pulmonaire, ou embolie pulmonaire).

Ainsi, les traitements précoces de la maladie reposent sur une stratégie antivirale. Il est nécessaire de les mettre en place le plus tôt possible afin d'éviter que la charge virale du patient soit trop élevée. Quand les paramètres inflammatoires sont très élevés, nous associons ou substituons à cette démarche un arsenal thérapeutique anti-inflammatoire. L'essai anglais Recovery a montré à ce sujet que la dexaméthasone (anti-inflammatoire) permet de diminuer la mortalité en calmant les phénomènes inflammatoires. Par ailleurs, les anticoagulants sont très importants et l'on maîtrise beaucoup mieux à présent les modalités de ventilation du patient, en lien avec la réanimation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion