Mme Lassarade a souhaité savoir si le traitement de la maladie de Kawasaki par les immunoglobulines avait pu inspirer les traitements par anticorps monoclonaux antiviraux. Je ne le crois pas. Les antiviraux sont utilisés pour des effets antiviraux et non anti-inflammatoires. Aucun essai clinique n'a été réalisé sur les enfants dans la mesure où ceux-ci ont été peu atteints par l'épidémie. En revanche, alors que l'ATU de cohorte était attribuée pour des indications chez l'adulte, nous avons organisé des réunions pluridisciplinaires pour permettre à des enfants atteints de déficit immunitaire grave qui développaient un Covid-19, d'être traités. Cela concerne une trentaine d'enfants en France. L'ATU est donc désormais élargie aux enfants.
Une question a été posée sur la méconnaissance par le corps médical de cet outil thérapeutique que constitue l'anticorps monoclonal. Ce constat est tout à fait exact. Toutefois, avec l'ANRS, le ministère de la Santé, la société de pathologie infectieuse de langue française, le CNGE, nous avons organisé des webinaires pour diffuser l'information et pour que les cliniciens s'approprient cet outil. Malheureusement, les firmes ont tardé à publier leurs résultats définitifs et les praticiens français, « traumatisés » par l'épisode de l'hydroxychloroquine et son énorme médiatisation, ont éprouvé une certaine appréhension à utiliser des médicaments dont l'efficacité n'était pas encore totalement prouvée.
De notre côté, nous ne pouvions pas effectuer la promotion de médicaments en l'absence de publications scientifiques qui en étayaient l'efficacité. Nous pouvions faire la promotion de l'ATU, mais non celle de produits pharmaceutiques. J'insisterai enfin sur l'intérêt que pourrait trouver la France à encourager les structures de production d'anticorps monoclonaux thérapeutiques pour faire face à des situations de ce type.