Intervention de Jean Gonié

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 23 juin 2021 à 16h35
Audition des responsables des affaires publiques des principaux réseaux sociaux : instagram facebook snapchat et tiktok

Jean Gonié, directeur Europe des affaires publiques de Snapchat :

Je suis accompagné de Sarah Bouchaoua, qui vient de rejoindre mon équipe.

Je commence par dire quelques mots sur Snapchat. Les plateformes ne se ressemblent pas. On peut le penser, puisque les jeunes les utilisent, et même parfois quatre ou cinq en même temps. Même si nous avons tous la même envie de faire de notre mieux pour tout retirer et que les choses soient très agréables, nous sommes très différents.

Je ne suis pas sûr que vous soyez tous des utilisateurs et utilisatrices de Snapchat. Cette plateforme est très populaire en France : plus de 17 millions de personnes l'utilisent chaque jour - plus de femmes que d'hommes. Elle est également très récente puisqu'elle a été créée il y a dix ans. Quand Evan Spiegel l'a conçue, il l'a voulue comme un antidote aux réseaux sociaux. Si je vous dis que Snapchat n'est pas un réseau social, cela ne voudra rien dire. Mais l'idée de Snapchat était de faire un environnement de confiance. C'est précisément ce dont on parle avec le cyberharcèlement : on cherche à savoir comment un jeune peut s'épanouir sans avoir une tension constante et être attaqué ou en danger sur le réseau. Cet environnement de confiance passe par des messages qui s'effacent dès qu'ils ont été lus - cela a des bons et des mauvais côté - et qui ne sont pas viraux. À mes yeux, la viralité est le maître mot de ces sujets, avec l'absence de bulle de filtre.

Je voulais évoquer cet environnement car tout est lié, selon moi, au modèle d'affaire, le business model.

En ce qui concerne ce que nous mettons en place, le harcèlement est évidemment interdit, sur Snapchat, par l'article 6 de nos conditions générales d'utilisation. Si vous avez connaissance d'un harcèlement, c'est très simple : il suffit d'appuyer sur n'importe quel message que vous voyez, et un petit drapeau permet de notifier le harcèlement aux équipes de modération qui le regardent, agissent et éventuellement le retirent, en très peu de temps - généralement dans l'heure.

Je suis un ancien de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) où j'étais il y a 20 ans. Quand on a en tête cet environnement de vie privée par défaut, les aspects de protection mais aussi l'absence de viralité sont très importants pour nous. Je reviendrai dessus.

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