Intervention de Jean Gonié

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 23 juin 2021 à 16h35
Audition des responsables des affaires publiques des principaux réseaux sociaux : instagram facebook snapchat et tiktok

Jean Gonié :

La question des messageries privées est un sujet de fond. Il n'est pas nouveau, car lorsqu'on regarde le code des postes et télécommunications, l'article L. 32-3 dispose que nous n'avons pas le droit d'y intervenir. C'est privé, comme un message par SMS. Mais nous savons aussi que, comme c'est privé, les gens peuvent y faire des choses illicites. C'est un problème qui doit être regardé juridiquement, car le secret des correspondances est fondamental.

Nous disposons également d'un outil de signalement, y compris dans la partie privée : dès que vous voyez quelque chose, vous le faites savoir à Snapchat, on travaille également avec les autorités et tout un processus est mis en place.

J'apprécie beaucoup le fait - et c'est lié à notre modèle d'affaire - que ces groupes privés soient très privés. On interdit des groupes de plus de 30 ou 31 personnes, c'est-à-dire en gros une classe ou un groupe d'élèves. On peut un tout petit peu accroître mais c'est très privé, donc si un message de harcèlement se diffuse dans ce groupe, même si c'est très grave, il sera assez limité. Car le problème, selon moi, est la viralité. On peut le penser comme un gros danger dans le domaine du numérique. 30 personnes représentent un effet de masse contrôlable, et le contenu qui ferait l'objet d'un éventuel harcèlement ne pourra pas être viralisé, c'est-à-dire qu'il ne sortira pas de la plateforme. Il est malheureusement viralisé lorsqu'un utilisateur de Snapchat fait une capture d'écran de ce contenu et le met sur un autre réseau social. On ne peut rien faire dans ce cas.

Snapchat dispose toutefois d'une modalité où, dès que quelqu'un diffuse hors du groupe d'amis du contenu ou une photo prise par ce groupe, le reste du groupe sera au courant par le biais d'une notification nous informant que la personne n'a pas respecté le contrat de confiance. À nous de prendre la décision de le bannir du groupe ou d'en faire autre chose. Il y a une idée de confiance dans le groupe d'amis, donc on ne peut pas viraliser le contenu. Malheureusement, il peut l'être sur d'autres plateformes. C'est d'un autre problème, de fond, dont il faudrait parler : celui de la diffusion massive de contenus en un instant par la viralisation.

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