Personnellement, je suis optimiste. J'ai des raisons de l'être. Bien sûr, il existe des résistances, exprimées par certaines organisations. Ceci dit, lorsque nous avons décidé d'étendre notre méthode à l'échelle d'un département, sur la base du volontariat, nous n'avons constaté aucun blocage. Il en est allé de même en 2018-2019. Nous avons trouvé des équipes volontaires. Certaines équipes sont allées au-delà de ce que nous leur avions demandé. Je suis convaincu qu'il existe un fossé gigantesque entre les déclarations proclamatoires de certains et la réalité du terrain. La méthode de la préoccupation partagée, qui est née d'un travail de recherche entre Pikas et des enseignants suédois, n'a cessé d'évoluer. Il s'agit d'un véritable travail entre pairs. Je ne suis absolument pas gêné que des équipes modifient certaines choses.
Je travaille actuellement sur la question des professeurs chahutés. Il est désormais question de gestion de classe. Ce ne sont plus les élèves qui ennuient leurs professeurs, mais les professeurs qui ne savent pas gérer leur classe. D'après une enquête réalisée par le ministère, 30 % des professeurs ont vu leur enseignement contesté ; 25 % ont été moqués ou insultés. Que font les enseignants face à cela ? Ils se taisent. Ils font comme les élèves victimes de harcèlement : ils s'enferment dans le silence et n'osent pas en parler à leurs collègues. Les enseignants ont besoin d'être soutenus. Ils ont besoin qu'on leur donne des outils. Ils sauront s'en emparer.