Pour l'Ordre des architectes, la fissuration du travail s'illustre par exemple à travers la décorrélation entre conception architecturale et permis de construire. Dès lors que la conception architecturale est le fait d'un algorithme et qu'il suffit d'apposer un tampon accordant le permis de construire, les notions de qualification du professionnel, de responsabilité et d'exigence sur la manière de construire sont remises en cause.
La question des données est un enjeu crucial, notamment en matière de droit d'auteur sur le travail accompli par l'architecte. On trouve dans la presse spécialisée un grand diffuseur de logiciels qui indique récupérer les données des maquettes BIM des architectes et pouvoir ainsi, grâce à l'intelligence artificielle, concevoir des quartiers entiers sans avoir besoin de concepteurs, ni même de travail. On voit bien les risques en termes de standardisation et de non-contextualisation... Sans compter que cela se fait au mépris de la législation sur le droit d'auteur, car le groupe en question a son siège à l'étranger.
Les ordres sont parfois malmenés, car ils imposent des contraintes. Toutefois, on mesure ce qu'ils apportent en termes de responsabilité et l'importance des codes de déontologie qui s'appliquent à nos professions. Il est donc important que les ordres montent en compétence.
J'en profite pour préciser que l'Ordre a créé la plateforme www.architectes-pour-tous.fr, qui met en relation les architectes avec leurs clients et valorise leur travail et la responsabilité inhérente à la profession.