Intervention de Véronique Guillotin

Commission des affaires sociales — Réunion du 22 septembre 2021 à 9h30
Audition de Mme Le Professeur dominique le guludec présidente de la haute autorité de santé

Photo de Véronique GuillotinVéronique Guillotin :

La HAS a-t-elle émis un avis sur l'utilisation des purificateurs d'air dans les classes ?

Avec René-Paul Savary, nous avons rédigé un rapport qui a été très commenté sur le numérique et l'utilisation des données de santé pendant la crise sanitaire, Crises sanitaires et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés. Nous proposions de créer une plateforme spécifique, un health data hub. Qu'en pensez-vous ?

Pr Dominique Le Guludec. - En ce qui concerne la sérologie, rien n'est figé : nous finirons par trouver un corrélat de protection et être capables de faire le tri dans les tests pour savoir comment nous en servir. Ce n'est pas encore le cas, mais nos avis évoluent en fonction des données disponibles.

La question du nombre de lits de réanimation et de l'articulation entre les lits de réanimation et les lits de médecine constitue un sujet de santé publique dont le Gouvernement devrait s'emparer. La HAS n'a pas été saisie sur ce sujet et je ne peux donc pas vous répondre plus précisément. Avant la crise, nous étions déjà confrontés aux problématiques du vieillissement et des maladies chroniques, il faudra désormais y ajouter le risque de pandémie. Ce n'est pas simple.

La HAS a pour mission d'élaborer des recommandations, mais nous ne sommes pas responsables des moyens... ni de la formation. Nous travaillons toutefois sur la formation continue avec l'Agence nationale du développement professionnel continu, sur l'accréditation des professionnels des professions à risques, sur la certification périodique des médecins. Nous avons rendu des avis sur la télémédecine, qui peut être un moyen de renforcer la prise en charge des patients même si le territoire ne compte pas de spécialistes médicaux disponibles, si les conditions que nous avons définies sont remplies. Dans ce cadre, nous n'y voyons pas un risque de détérioration des soins, mais plutôt une amélioration pour les patients.

Nous avons rendu un avis sur la vaccination des adolescents, mais il ne m'appartient pas de faire des commentaires sur la manière dont le Gouvernement s'en saisit.

Le regard des patients sur les soins qui leur sont prodigués est un élément de responsabilisation important dans la prise en charge de leur pathologie. Les espaces numériques de santé nous permettront, je l'espère, de recueillir des indicateurs sur la qualité et la sécurité des soins - indicateurs PREMS et PROMS - et d'améliorer la coordination des soins.

Les médicaments présumés innovants peuvent être disponibles en accès précoce, sous réserve de remplir certaines conditions : l'existence d'une maladie grave, l'absence d'alternatives, une présomption forte d'efficacité. Le collège de la HAS décide, mais s'appuie sur l'expertise de la commission de la transparence.

Nous avons été surpris par la brutalité de la crise et nous n'étions pas totalement préparés. Mais qui, dans le monde, l'était ? Les institutions françaises ont été au même niveau que les institutions internationales et des pays les plus développés. Nous avons pu nous appuyer sur des infrastructures solides. Il me semble que la crise n'a pas retardé nos avis : nos premiers avis ont été rendus dès le 6 mars et concernaient les tests. Nous n'avons donc pas eu de retard à cet égard.

Nous menons un programme important en matière de santé mentale et notamment de pédopsychiatrie. Tous les pays connaissent des difficultés pour recruter des professionnels dans ce domaine. Nous nous appuyons sur un comité de concertation spécifique.

La HAS ne s'est pas prononcée sur l'aération des classes. Cela relève du HCSP.

Vous avez évoqué les health data hubs. Il est vrai que nous avons du retard en matière de numérisation des données médicales et quant à leur échangeabilité. Des crédits ont été débloqués. M. Dominique Pon est responsable du chantier de la transformation numérique du secteur de la santé. Cette transformation constitue une condition pour avancer dans la qualité des soins. Cela permettra de recueillir des données et de progresser.

En ce qui concerne la simplification des référentiels, vous avez raison, il importe de produire des documents adaptés aux différents publics. C'est pourquoi nous commençons à rédiger des fiches-outils qui déclinent de façon pratique nos recommandations. J'aimerais que l'on puisse faire davantage, mais c'est aussi une question de moyens...

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