J'indique à M. Mahéas que, dans le département de la Seine-Saint-Denis, 1 266 véhicules, dont 3 bus, ont été brûlés, 78 bâtiments ont été dégradés ou détruits, dont une caserne de pompiers, un local de police, 17 écoles, 12 collèges, 7 gymnases. S'agissant du bilan policier, 291 personnes ont été gardées à vue, dont 248 au mois d'octobre, et 53 d'entre elles ont été écrouées.
Des agressions d'une rare violence ont été commises et je n'ai pas besoin de rappeler les plus marquantes d'entre elles tant je sais que chacun, dans cette enceinte, les a présentes en mémoire. Ce sont des actes « inqualifiables » qu'il nous faut pourtant qualifier : nous le devons à la fois à la justice et à la vérité ; nous le devons aux victimes mais aussi à tous ceux qui se refusent à la facilité du non-droit. Nous devons appeler un crime un crime, et non « une incivilité » car c'est une facilité de langage qui n'est pas acceptable ; de même, nous devons appeler un délinquant par son nom, c'est-à-dire « un voyou », et non pas « un jeune ».