Nous nous réunissons aujourd'hui pour évoquer un sujet d'intérêt majeur pour notre pays comme pour l'Union européenne : quel avenir pour le nucléaire en Europe ?
Car c'est bien ce qui se joue derrière le débat sur l'inclusion du nucléaire dans les activités qui seront considérées comme durables par l'acte délégué complémentaire que la Commission européenne va bientôt publier sur la taxonomie des investissements verts. Cet outil sera en effet déterminant pour l'avenir du nucléaire dans la transition énergétique.
Nous savons combien le sujet est sensible. Il divise les États membres, chacun d'eux étant libre de déterminer son bouquet énergétique. Il constitue même une profonde ligne de fracture dans le couple franco-allemand, depuis que l'Allemagne a unilatéralement décidé, après la catastrophe de Fukushima en 2011, d'abandonner le nucléaire. Le résultat des dernières élections allemandes n'est pas de nature à la résorber.
Toutefois, la flambée récente des prix de l'énergie rebat les cartes, car, dans le débat énergétique européen, elle ajoute à l'urgence de la décarbonation un autre défi : l'indépendance énergétique de l'Union.
Or, sur ces deux aspects, le nucléaire constitue une réponse. C'est pourquoi Daniel Grémillet, Claude Kern et Pierre Laurent, nos rapporteurs sur les sujets énergie, nous proposent aujourd'hui un rapport débouchant sur une résolution européenne que je leur laisse le soin de nous présenter.