Intervention de Philippe Goujon

Réunion du 2 décembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Sécurité

Photo de Philippe GoujonPhilippe Goujon :

Monsieur le ministre, vous venez de nous confirmer que la délinquance, y compris les violences contre les personnes, continue de reculer dans notre pays.

Cela tient sans doute au fait que nous sommes passés du temps de la naïveté à celui de la lucidité, qui est la condition première de l'action.

En effet, au temps de la naïveté, c'est-à-dire au cours de la précédente législature, la criminalité a augmenté de 17 %. A contrario, le temps de l'action est apparu depuis que Nicolas Sarkozy et vous-même avez refusé de considérer l'insécurité comme une fatalité.

Les faits sont là, et les rapporteurs, nos excellents collègues Jean-Patrick Courtois et Aymeri de Montesquiou, les ont commentés. Ils sont le résultat des moyens et de la nouvelle architecture législative et réglementaire que notre majorité a mise en place comme de la remobilisation des fonctionnaires chargés de la sécurité.

Ces faits sont la conséquence de la « culture du résultat » qui a été insufflée, comme l'atteste d'ailleurs à la fois le taux d'élucidation, le taux des délits révélés par l'activité des services, qui a fortement progressé, et la diminution du nombre des départs anticipés à la retraite.

Ces bons résultats ont même été amplifiés à Paris, où la délinquance de voie publique a reculé de près de 35 % depuis 2002. D'ailleurs, à l'heure où Jean-Paul Proust s'apprête à quitter ses fonctions de préfet de police, vous me permettrez de rendre hommage à l'action qu'il a conduite.

Même si Paris tend à devenir la capitale la plus sûre du monde, en tout cas la mieux notée sur ce plan par le Comité international olympique parmi les villes candidates pour accueillir les jeux de 2012, son taux de criminalité demeure néanmoins le plus élevé de France, ce qui rend plus que jamais nécessaire la poursuite et même l'amplification du travail engagé.

J'évoquerai quelques domaines parmi les plus sensibles.

Des résultats ont déjà été obtenus dans la lutte contre la prostitution, l'économie souterraine ou le trafic des stupéfiants, par exemple, ainsi que, plus récemment, dans la lutte tout aussi importante contre les réseaux actifs se réclamant d'un islam radical. La situation reste cependant inquiétante et je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous fassiez aujourd'hui le point sur ces différents domaines, en nous indiquant également les mesures nouvelles que vous comptez prendre pour amplifier les résultats déjà acquis.

Outre votre volonté et celle qui anime le Gouvernement de faire de cette question une priorité, la sécurité, c'est l'addition des crédits et des hommes, des lois et des règles, des matériels et des locaux. Aussi, où en est le grand plan pour l'immobilier de la préfecture de police de Paris ?

La question de la fidélisation des personnels est encore plus importante, notamment en Ile-de-France. Afin de l'améliorer, comment comptez-vous aider les policiers à mieux se loger et envisagez-vous de créer un fonds de garantie des loyers ?

Enfin, autre aspect de la fidélisation, le protocole d'accord sur la réforme des corps et carrières du 17 juin 2004, qui a été abondamment et à juste titre cité au cours de ce débat, reconnaît la nécessité de renforcer le nombre de gradés, en portant le pourcentage d'encadrement au niveau de la moyenne nationale.

Pour 2008, s'agissant du nouveau grade de brigadier, l'objectif fixé est de 3 540 postes à Paris et de 2 100 postes en petite couronne. Cependant, pour l'atteindre, encore faut-il que les agents puissent remplir les conditions requises ! N'oublions pas, en effet, que, dans cette région, la moyenne d'âge est peu élevée. Cette remarque vaut également pour les brigadiers-chefs et les majors.

C'est pourquoi je vous remercie, monsieur le ministre, de nous préciser les mesures spécifiques en matière d'ancienneté, de conditions d'âge et de déroulement accéléré des carrières que vous comptez prendre, afin que ces postes soient effectivement pourvus.

Ces mesures, vous le savez, sont attendues avec confiance et espoir par tous les policiers d'Ile-de-France. Elles contribueront à y renforcer la sécurité, en comblant enfin le déficit d'encadrement, qui est récurrent dans notre région.

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