Intervention de Elisabeth Moreno

Réunion du 3 février 2022 à 14h30
Lutte contre les violences faites aux femmes et les féminicides : les moyens sont-ils à la hauteur — Débat organisé à la demande du groupe communiste républicain citoyen et écologiste

Elisabeth Moreno :

Madame la sénatrice Darcos, vous avez raison de rappeler que 70 % des victimes de violences conjugales n’osent toujours pas déposer plainte. Certaines d’entre elles décèdent sans avoir jamais passé les portes d’un commissariat ou d’une gendarmerie.

Ma responsabilité est de créer des espaces de confiance où elles se sentent suffisamment en sécurité pour parler et ainsi, dans certains cas, sauver leur vie.

C’est la raison pour laquelle nous avons mené un important travail de formation des policiers, des gendarmes et des magistrats. Nous avons aussi recruté des référents chargés d’accompagner la libération de la parole et d’amener les victimes à parler toujours plus.

Je veux rappeler aux victimes, dont certaines suivent peut-être nos débats, qu’il existe beaucoup de dispositifs dont la vocation est de les protéger et de les accompagner : téléphones grave danger, bracelets anti-rapprochement, ordonnances de protection – si elles ne veulent pas déposer plainte contre la personne qui pourtant les agresse. Elles doivent continuer d’appeler le 17 ou le 3919, ou encore consulter le site internet arretonslesviolences.gouv.fr.

Madame la sénatrice Darcos, comme certains de vos collègues, vous avez évoqué l’exemple de l’Espagne. J’aimerais que la France, un jour, soit à son tour prise pour modèle par de nombreux pays, car Dieu sait qu’en la matière nous avons fait beaucoup.

Madame la sénatrice Filleul, l’Espagne comptabilise le budget de la sécurité sociale dans les crédits consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes. Quant à nous, nous ne comptons ni le budget de la sécurité sociale ni ceux des collectivités territoriales dans le 1, 3 milliard d’euros que j’évoquais.

Il s’agit d’un budget interministériel. Mais peu importe de quel programme vient l’argent, du moment qu’il est utile aux victimes et à leurs enfants.

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