Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du 3 février 2022 à 14h30
Évaluation de l'opportunité et de l'efficacité des aides versées au titre du plan de relance dans le cadre de la crise sanitaire — Débat interactif

Agnès Pannier-Runacher :

Madame la sénatrice, vous vous offusquez du fait que nous accompagnons l’apprentissage. Je m’en étonne : je croyais que vous souteniez l’insertion, en particulier pour les jeunes.

L’apprentissage est une porte d’entrée sur le marché du travail. Contrairement à ce que vous laissez penser, on n’est pas apprenti toute sa vie : c’est une étape qui permet d’apprendre le métier, avant d’être recruté précisément parce qu’on le maîtrise.

Ces 520 000 jeunes dont nous avons accompagné l’embauche en apprentissage sont entrés dans l’emploi, et leur taux d’insertion dans l’emploi est beaucoup plus élevé que celui des jeunes qui ne sont pas passés par l’apprentissage. Les analyses du Conseil d’analyse économique (CAE), par exemple, montrent de manière très claire qu’il y a là une mesure tout à fait durable et économiquement pertinente.

Chacun devrait donc se réjouir que nous ayons doublé le nombre de contrats d’apprentissage et enfin changé le regard sur cette manière d’accompagner les jeunes vers l’emploi.

J’ajoute que cette mesure profite aussi aux personnes en situation de handicap, sans limite d’âge, ce qui a permis d’améliorer l’intégration de ces personnes dans la vie professionnelle.

Un mot des chiffres du chômage : le meilleur critère pour apprécier la situation, c’est le taux d’emploi, qui mesure la part de la population active qui travaille. C’est un critère très simple : impossible de tricher comme avec les catégories, A, B, C, D, E. Or ce taux est le plus élevé depuis cinquante ans – ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’Insee.

Vous me direz que le taux d’emploi est plus faible chez nous qu’en Allemagne. Dont acte ! Travaillons à ce qu’il continue de progresser.

En tout état de cause, l’amélioration est très nette.

Vous avez parlé de précarité, mais ce n’est pas exact : le nombre de contrats à durée indéterminée a également progressé !

La vision que vous exposez est donc partielle, madame la sénatrice. Nous devrions bien plutôt nous atteler enfin à résorber notre chômage structurel, dont le niveau élevé nous distingue des autres pays européens.

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