Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du 3 février 2022 à 14h30
Évaluation de l'opportunité et de l'efficacité des aides versées au titre du plan de relance dans le cadre de la crise sanitaire — Débat interactif

Agnès Pannier-Runacher :

Monsieur le sénateur Joly, je souhaite dire un mot du contexte : en 2017, les impôts de production étaient en France sept fois plus élevés qu’en Allemagne et trois fois plus élevés qu’en moyenne dans l’Union européenne.

Je rappelle que les entreprises créent non seulement la richesse qui nous permet, par le biais de l’impôt, de financer nos politiques publiques, mais aussi l’emploi qui permet aux Français de vivre le plus dignement possible de leurs revenus. La pression de la fiscalité les empêche d’investir. Ainsi observait-on, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 2017, un écart de 10 points de marge entre la France et l’Allemagne au détriment de la première ; 10 points de moins, cela se voit sur l’investissement productif ! Ce décalage explique sans doute en partie le chômage structurel que connaît la France, ainsi que le retard pris par les entreprises françaises pour se moderniser et investir dans de nouvelles chaînes de production.

Nous faisons tout l’inverse : nous assumons de baisser la fiscalité, tant sur les ménages, pour leur permettre de vivre mieux, que sur les entreprises, pour leur permettre de se développer, de gagner des contrats, de créer de l’emploi – j’ai déjà rappelé qu’un million d’emplois avaient été créés dans ce pays depuis le début du quinquennat. Plus d’emplois, ce sont plus de cotisations sociales pour abonder le budget de la sécurité sociale. Des entreprises en croissance, ce sont plus d’impôts acquittés pour équilibrer le budget de l’État. C’est ce cercle vertueux qui permettra aux entreprises de rebondir.

Monsieur le sénateur, vous aurez remarqué que cette baisse des impôts de production est essentiellement orientée vers l’industrie : sur 10 milliards d’euros de baisse, 6 milliards vont à l’industrie, qui ne représente pourtant que 10 % de l’économie. Il me semble que la mécanique et la stratégie sont très claires.

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