Intervention de Christine Lavarde

Réunion du 3 février 2022 à 14h30
Évaluation de l'opportunité et de l'efficacité des aides versées au titre du plan de relance dans le cadre de la crise sanitaire — Débat interactif

Photo de Christine LavardeChristine Lavarde :

Madame la ministre, dans l’étude d’impact du projet de loi de finances pour 2021, la direction générale du Trésor évaluait le coût de la tonne de CO2 évitée d’ici à 2070 à 320 euros sur un périmètre de 18 milliards d’euros seulement de dépenses favorables à l’environnement – je rappelle que, selon vos estimations, les dépenses « favorables à l’environnement » représentaient, dans le budget de l’État, 32 milliards d’euros.

Le Haut Conseil pour le climat, dans son avis sur le même projet de loi, critiquait le raisonnement contrefactuel utilisé pour obtenir ce résultat.

J’ai bien peur en effet que cette donnée ne résiste pas à l’épreuve des faits. En faisant un calcul de coin de table, et en retenant une hypothèse de 56 grammes de CO2 par kilowattheure d’énergie électrique – vous pourrez certes remettre en cause cette hypothèse en m’opposant que j’aurais pu prendre une hypothèse « chaleur » qui aurait fait un peu diminuer la valeur retenue – appliquée aux travaux de rénovation énergétique validés au cours du premier semestre 2021 au titre de MaPrimeRénov’, j’obtiens un coût de la tonne de CO2 évitée de 9 500 euros !

Je discutais voilà peu avec le représentant d’une entité publique ; tentant lui aussi de faire ce calcul, il a abouti, de son côté, à un coût de la tonne de CO2 évitée de 800 euros pour l’ensemble du plan de relance.

La Cour des comptes, dans son rapport de septembre 2021, nous alertait sur la nécessité de trouver un équilibre entre ambitions quantitatives et résultats qualitatifs. Madame la ministre, l’État va-t-il communiquer sur le coût de la tonne de CO2 évitée au titre du plan de relance ? Dans l’affirmative, avec quels outils ?

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