Monsieur le président, permettez-moi, au nom du Gouvernement, de m’associer tout d’abord aux condoléances et à la peine que vous avez exprimées à la suite du décès du sénateur Olivier Léonhardt.
Monsieur le président Kanner, vous avez raison, la situation au Mali, au Sahel et, en général, dans cette partie de l’Afrique est extrêmement préoccupante. Je n’ai pas besoin de rappeler ici, au Sénat, que l’engagement de la France dans ces territoires depuis plusieurs années est lié à la volonté de notre pays de participer à la lutte contre le terrorisme, qui sévit dans cette partie du monde et menace directement nos intérêts.
S’agissant de la situation plus particulière du Mali, vous dites que ce pays n’est pas le seul responsable. Mais si, monsieur le président Kanner ! Vous le savez toutes et tous, mesdames, messieurs les sénateurs, un coup d’État, qui a porté au pouvoir une junte, a eu lieu au Mali à l’été 2020. La France et la communauté internationale ont condamné ce coup d’État.
Cette même communauté internationale, à commencer par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les États africains, a demandé que la junte s’engage le plus vite possible à mettre en œuvre un processus aboutissant à des élections, pour rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics maliens.
Après s’y être engagée et avoir fixé des délais, la junte malienne, vous le savez aussi, est revenue sur sa parole.
C’est cette même junte qui a sollicité un groupe dont je n’ai pas ici besoin de citer le nom, mais qui s’est déjà illustré dans d’autres États africains par des exactions totalement condamnables.
C’est cette même junte qui a fait l’objet d’une condamnation unanime, notamment de la Cédéao, pour la gestion de son processus démocratique.
C’est cette même junte qui a expulsé notre ambassadeur et le représentant de la Cédéao, ainsi que le Danemark de la force Takuba.
Le pays s’isole et cherche la confrontation. Vous m’interrogez sur la position de la France : elle a été rappelée par le Président de la République. C’est d’abord, comme toujours, la recherche d’une réponse multilatérale avec les États africains principalement concernés, et c’est ce à quoi nous nous employons avec l’Union européenne. Je vous rappelle que, depuis l’engagement initial de la France, nous avons su fédérer autour de nous plusieurs États européens – sans parler du rôle joué par les Nations unies.
Monsieur le président Kanner, avec votre autorisation, je compléterai ma réponse dans un instant lorsque je répondrai à la question du président Cambon.