Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question. Je veux redire à quel point je suis bouleversé par ce qui a pu être écrit et dit : cela traduit la réalité de la situation dans certains établissements chargés d’accompagner et de soigner des personnes âgées fragiles en perte d’autonomie, qui leur ont été confiées par leurs familles parce qu’il leur était trop difficile de rester à domicile.
Je suis bouleversé pour les soignants, pour les blouses blanches, mais aussi pour les directeurs d’établissement, qui se mobilisent au quotidien.
Madame la sénatrice, j’ai fait ce métier pendant trois ans : j’ai été aide-soignant en Ehpad ; je connais l’engagement constant, jour et nuit, des équipes au lit des personnes âgées, parfois dans des salles collectives, qui animent et rendent le quotidien moins insupportable alors que la vie décline progressivement.
Je suis bouleversé pour les familles, qui ont fait un choix ne pouvant souvent plus être repoussé, celui de confier un proche ou un parent à des équipes professionnelles, afin de permettre aux leurs de passer les derniers moments de leur vie dans les meilleures conditions possible.
Je ne parlerai pas des statuts publics ou privés, car il y a une constante entre eux. Fort de mon expérience – j’ai travaillé dans des Ehpad tant publics que privés –, je vous rejoins pour dire qu’il n’y a pas suffisamment de professionnels pour bien prendre en charge les résidents. La nuit, nous étions deux pour quatre-vingt-dix lits. Que l’établissement soit public ou privé, les choses ne changent pas !