Intervention de Stéphane Sautarel

Réunion du 2 février 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Filière des véhicules électriques

Photo de Stéphane SautarelStéphane Sautarel :

À l’occasion d’une déclaration récente, un grand chef d’entreprise lanceur d’alerte a cassé les idées reçues sur les voitures électriques. Nous vivons un moment de transformation, enthousiasmant à certains égards, inquiétant à d’autres. Cela me conduit à vous interroger, monsieur le ministre chargé des comptes publics, autour de cinq préoccupations : environnementale, énergétique, sociale, budgétaire et industrielle.

D’abord, en raison de la mauvaise empreinte carbone liée à la fabrication des batteries, sans même parler de leur recyclage, un véhicule électrique doit rouler 70 000 kilomètres pour commencer à être positif sur le plan environnemental. Cela soulève déjà des interrogations.

Ensuite – ce n’est pas tout –, pour faire rouler une voiture électrique, il faut de l’électricité. Si nous continuons de refuser d’engager une stratégie claire en faveur du nucléaire, devrons-nous produire de l’électricité avec des centrales à charbon, comme nous le faisons cet hiver, les sources d’énergie non pilotables ne suffisant pas à satisfaire nos besoins croissants, alors même que vous fragilisez EDF ? Il faut en outre organiser l’avitaillement.

Le sujet du coût est également majeur. La production d’un véhicule électrique est plus onéreuse, d’environ 50 %, que celle d’un véhicule thermique, entraînant un prix minimal de 30 000 euros, sans parler du marché de l’occasion. La différence n’est pas l’épaisseur du trait ! Les classes moyennes françaises mais aussi les collectivités et les entreprises ont-elles vraiment les moyens de supporter cette différence ? Nos finances publiques, déjà bien fragiles, ont-elles encore les moyens de compenser ?

Enfin, il y a le sujet de l’emploi et de la mutation profonde et rapide de notre industrie automobile. Pouvez-vous démentir la rumeur insistante, entraînant une crainte répandue, relative à l’imminence d’un gigantesque plan social dans l’industrie automobile française ?

Dans un moment d’inflation galopante et de report de l’entrée en vigueur de la zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, que compte faire le Gouvernement pour arrêter de nuire aux classes moyennes, pour défendre nos entreprises et nos emplois, et pour définir une trajectoire réaliste de notre transition énergétique ?

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