Intervention de Max Brisson

Réunion du 1er février 2022 à 14h30
Menaces que les théories du wokisme font peser sur l'université l'enseignement supérieur et les libertés académiques — Débat organisé à la demande du groupe les républicains

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, je tiens d’abord à remercier le président Retailleau et le groupe Les Républicains d’avoir inscrit ce débat à notre ordre du jour, tant sont grandes les menaces que les théories du wokisme font peser sur l’université, l’enseignement supérieur et les libertés académiques.

Reste éveillé : telle est la traduction littérale de stay woke. Popularisée à l’origine aux États-Unis dans la communauté afro-américaine, la notion est devenue récemment un projet politique d’ampleur, notamment via le mouvement Black Lives Matter.

Fondé sur un scepticisme radical quant à la possibilité d’obtenir une connaissance ou une vérité objective, le wokisme perçoit le monde au travers d’une vision manichéenne, le partageant entre oppresseurs et oppressés, dominants et dominés. Cette idéologie née en Amérique a depuis traversé l’Atlantique.

De l’écriture inclusive au relativisme culturel, de la déconstruction au communautarisme, de la culpabilisation à la victimisation, le wokisme est devenu la bannière sous laquelle ses militants tentent de fragmenter l’unité républicaine en définissant la citoyenneté comme une identité fondée sur l’origine, la race, la sexualité ou le genre.

Je ne peux me résoudre à ce que la France, pays des Lumières, des droits de l’homme et de Victor Hugo, fasse sienne une conception si différente de la citoyenneté que celle qui nous rassemble depuis la Révolution française.

Je préfère celle que portait Ernest Renan lorsqu’il écrivait, en 1882 : « L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »

Renan affirmait ainsi ce qui fait le cœur même de notre citoyenneté : l’adhésion de chaque citoyen aux valeurs de la République, sans que cela efface pour autant l’identité personnelle.

Cette conception française de la Nation, fondée sur un corps citoyen constitué d’individus partageant une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances, est au fondement de notre République. C’est pourquoi je crois que le wokisme porte en lui une radicalité qui heurte directement notre conception de la Nation et, en conséquence, les principes constitutifs de notre République. Et c’est justement parce que l’on porte atteinte au cœur de la République que celle-ci se doit de réagir fermement aux attaques qui lui sont faites.

Comment en effet ne pas réagir lorsque le communautarisme, sous couvert de discours racialistes et indigénistes, invite à la repentance perpétuelle et au déboulonnage des statues de nos personnages historiques les plus illustres ?

Comment ne pas réagir face à des municipalités qui autorisent l’organisation de manifestations non mixtes sur la voie publique ?

Comment ne pas réagir lorsque le recours à l’écriture inclusive se vulgarise dans l’enseignement supérieur, alors même qu’une circulaire indique aux administrations de ne pas en faire usage ?

2 commentaires :

Le 27/04/2022 à 09:29, aristide a dit :

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"Fondé sur un scepticisme radical quant à la possibilité d’obtenir une connaissance ou une vérité objective,"

Ils n'ont qu'à dire que la vérité les dérange, ce serait plus simple...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 27/04/2022 à 09:30, aristide a dit :

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"Renan affirmait ainsi ce qui fait le cœur même de notre citoyenneté : l’adhésion de chaque citoyen aux valeurs de la République, sans que cela efface pour autant l’identité personnelle."

Les filles qui portent un foulard apprécieront...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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