Mais c’est justement parce que l’université est le lieu du débat, de la construction de l’esprit critique et de la contradiction que nous n’avons pas voulu laisser le champ libre à la parole réactionnaire.
Car là est le paradoxe : ce qu’il y a de grotesque dans l’intitulé qui nous est soumis aujourd’hui, c’est qu’il bafoue tout ce qu’il prétend défendre.
D’abord, de quoi parle-t-on ? Cette pseudo-notion de wokisme, magma conceptuel informe, n’a pas le commencement d’une définition scientifique. C’est une énième chimère qu’il conviendrait de laisser, sinon aux animateurs de CNews, plus largement à l’extrême droite, qui l’a popularisée.
Utiliser leurs mots, c’est faire le lit des traditionnels procureurs prompts à condamner par principe les universitaires et les universités.
Ensuite, la forme de nos échanges, loin de reposer sur des faits, des chiffres, des analyses étayées, un rapport ou même une quelconque enquête de terrain, mélange sans aucun discernement rumeurs, complotisme et autres accusations sans fondement.
Loin de reposer sur une analyse critique et une discussion contradictoire, ce débat fait la part belle aux propos de comptoir, aux vérités toutes faites et aux informations non vérifiées.
Pire encore, ce que ce débat bafoue, et qu’il faut pourtant garantir et préserver en tant que législateurs, c’est l’autonomie de la recherche et la liberté académique dans notre pays. Vos interventions dans ce débat sont l’illustration même du vrai danger que nous devons combattre : l’ingérence du politique dans la recherche.
Que faites-vous, à droite, en coupant les subventions aux établissements d’enseignement supérieur, comme l’a fait votre ami Laurent Wauquiez en région Auvergne-Rhône-Alpes ?