Monsieur le sénateur Grosperrin, vous avez évoqué des questions absolument essentielles. L’égalité des chances, l’égalité réelle, l’émancipation par l’université sont évidemment au cœur du projet républicain. La promotion de la valeur travail et la méritocratie font la grandeur de nos universités et de notre système scolaire et d’enseignement supérieur.
Vous avez rappelé les modifications du code de l’éducation. Elles sont le fruit de travaux parlementaires ayant nécessité le vote des deux chambres. C’est bien dans le cadre des débats parlementaires sur l’égalité et l’accompagnement des étudiants boursiers que, finalement, ces évolutions ont été décidées.
C’est aussi ce qui fait la grandeur de notre pays que de lutter contre toutes les discriminations, que de faire se lever une Nation tout entière lorsqu’un acte raciste, homophobe ou antisémite est commis.
Finalement, monsieur le sénateur, la différence est peut-être là. La France universaliste n’accepte pas que s’installent ces discriminations, pas plus que les théories selon lesquelles le combat contre les discriminations serait exclusivement réservé à une communauté désignée.
C’est bien la grande différence entre l’universalisme et l’essentialisme dans le débat politique, et non pas universitaire.
En réalité, les seules limites à la liberté académique et à la liberté d’enseignement au sein de nos universités sont celles que le législateur a posées. Je pense évidemment au négationnisme ou aux appels à la haine.
Si nous cultivons la qualité de nos débats, alors nous trouverons demain des citoyens éclairés dans leur expression et dans leurs fondamentaux, et nous ne regarderons plus de l’autre côté de l’Atlantique.