Intervention de Bernard Fialaire

Réunion du 1er février 2022 à 14h30
Menaces que les théories du wokisme font peser sur l'université l'enseignement supérieur et les libertés académiques — Débat organisé à la demande du groupe les républicains

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, de quoi le wokisme est-il le nom ? Pourquoi nous faut-il être vigilants envers cette théorie de la vigilance ? Que se cache-t-il derrière ce terme qui nous vient d’Amérique ?

Il a le goût de la revendication des Noirs américains, l’odeur de la révolte des descendants d’esclaves, mais il ne semble en être qu’une indigeste mixture, une usurpation indigne et intolérante.

En France, nous ouvrons les maisons des adolescents pour des jeunes jusqu’à 25 ans. Rien d’étonnant à ce que nos universités recueillent également les contestations nécessaires aux remises en question de l’adolescence !

Mais au-delà de l’indignation, érigée en vertu suprême, et du « ni pour, ni contre, bien au contraire ! » de Coluche, s’insinue parfois, voire s’impose, une intolérance envers tous et envers tout.

Voltaire se serait battu pour le droit de s’exprimer de ceux qui ne pensaient pas comme lui. Aujourd’hui, les adeptes du wokisme peuvent partager des idées, mais aussi se battre contre ceux qui les exprimeraient sans leur légitimité. Barack Obama ne serait qu’un blanc à la peau noire et certains homosexuels des hétérosexuels en couple avec des personnes du même sexe qu’eux…

Cette cancel culture, comme il faut l’appeler, serait risible si elle ne poussait pas l’intransigeance jusqu’à l’intolérance. On déboulonne des statues en dehors de toute contextualisation historique. Cette déconstruction, qui nous revient d’Amérique après l’exportation bien mal traduite de Derrida, tend à éteindre nos Lumières.

Le disciple d’Alain que je m’efforce d’être ne rendra pas « mépris pour mépris ». Alain continuait en disant : « Et pourquoi ? C’est que, au fond du radical qui obéit toujours, il y a un esprit radical qui n’obéit jamais, qui ne veut point croire, qui examine et qui trouve dans cette farouche liberté quelque chose qui nourrit l’immense amitié humaine : l’égalité. L’esprit d’égalité, c’est d’un côté la résistance, le refus d’acclamer, le jugement froid ; de l’autre, c’est la confiance en l’homme, l’espoir dans une instruction et une culture égales pour tous. »

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