Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, j’espère que, dans un avenir proche, la société s’éveillera et saura ranger le wokisme dans la rubrique du fait colonial.
En effet, le wokisme a été introduit comme un cheval de Troie dans le milieu relativement perméable et poreux de l’université. Cette stratégie lui aura permis non seulement de se crédibiliser académiquement, mais aussi de gagner au passage quelques esprits pas suffisamment construits, ou plutôt insuffisamment construits pour accepter, finalement, d’être déconstruits.
Oui, il y a bien une tentative de colonisation des esprits via le monde universitaire et ses enseignements. On pourrait dire : plus c’est gros, plus ça passe ! Même si, à juste titre, on le sait historiquement plus sensible aux valeurs de justice et d’humanisme, ce monde universitaire est d’abord et avant tout fondé sur la rigueur du savoir et la fermeté de la raison. On pourrait donc en attendre moins de docilité et plus de résistance.
Le mot « université » renvoie au mot « universel ». Nous savons que la science et le savoir n’ont pas de frontières.
Le wokisme est une rupture avec l’humanisme : il dresse des catégories d’êtres humains les unes contre les autres – la liste est longue, et il ne faut surtout pas oublier les jeunes contre les vieux –, sans que l’on sache jusqu’où doit aller la contrition, la repentance, sans que l’on sache même s’il y a une limite.
On se croirait revenus à l’époque des Cathares : tuez-les tous, le wokisme reconnaîtra les siens ! L’université n’a besoin ni de Cathares ni de catharsis, madame la secrétaire d’État.
Voilà quelques semaines, j’avais interpellé Mme Vidal sur le sujet lors des questions d’actualités au Gouvernement. Elle m’avait répondu que sa main ne tremblait pas et qu’elle ne tremblerait pas à l’avenir pour éradiquer le wokisme, notamment à Sciences Po. Qu’a fait le Gouvernement depuis cette promesse, madame la secrétaire d’État ? Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?…
En tout cas, pour notre part, nous ne voyons rien venir et nous attendons que des actes succèdent aux promesses faites dans cet hémicycle.