En revanche, poser le principe du savoir comme une oppression, poser le principe que toutes les minorités sont victimes et amener nos compatriotes à prendre leur part de victimisation est extraordinairement dissolvant pour la société française.
Nous avons l’habitude du combat et des idées différentes : nous pouvons donc nous affronter en sachant qu’il y a une règle à respecter, celle de la majorité républicaine.
Cette règle risque de voler en éclats parce que nous serions non plus des citoyens mais des individus prisonniers de notre race et de l’histoire de nos ancêtres. Au fond, le wokisme apparaît comme une sorte de renaissance du racisme le plus fermé, le plus obstiné, le plus sectaire.
Ainsi, on ne pourrait pas échapper à la fatalité de son ascendance. Or, justement, la République promeut l’idée que tous les individus, quels que soient leurs parcours, peuvent devenir des citoyens, pour peu qu’ils adhèrent à des valeurs, les partagent, les vivent, les défendent. Je dirai même que la diversité des parcours est de nature à enrichir ce tronc commun de valeurs.
Madame la secrétaire d’État, j’ai tenu à intervenir dans ce débat parce qu’il y a dans votre action du bon et du moins bon. Je ne parle pas de vos réponses personnelles, qui nous intéressent et nous rassurent. Je ne parle pas non plus de l’engagement de Jean-Michel Blanquer dans ce colloque de la Sorbonne. Était-ce trop tôt ? Était-ce trop tard ? En tout cas, il l’a fait et il a eu raison de le faire.
En revanche, j’observe deux types de comportements qui sont singulièrement préoccupants.
Il s’agit d’abord – vous avez évoqué ce point, mais je n’ai pas tout compris ; peut-être préciserez-vous vos propos – de la création des déontologues. Avec eux, je vois apparaître le risque de cette bureaucratie du contrôle que Jacqueline Eustache-Brinio a dénoncée, à l’instar de Pierre Valentin dans le document de la Fondapol.