Monsieur le sénateur Lahellec, la dégradation du service, l’endettement et le déficit record, ainsi que le manque de compétitivité du réseau, sont le triste résultat de décennies de sous-investissements. Le constat que l’on a dressé en 2017, s’il n’était pas nouveau, n’en était donc pas moins relativement amer, il faut bien le reconnaître.
Il était urgent de sauver le service public ferroviaire et c’est ce que nous avons fait dès le début du quinquennat avec la loi pour un nouveau pacte ferroviaire, afin de transformer ce service public essentiel et le rendre plus performant et viable à long terme.
Cette réforme avait pour objectif des améliorations pour tous : pour les usagers, des trains plus ponctuels, plus nombreux et plus sûrs, ainsi que de meilleurs services ; pour l’entreprise SNCF, tournée vers l’avenir, compétitive et aux finances assainies ; pour les cheminots, une vision claire de l’avenir de leur profession qui a beaucoup évolué, des postes plus attractifs, une véritable reconnaissance de leur rôle ; pour le contribuable, enfin, la garantie que chaque euro dépensé l’est efficacement.
Beaucoup de chemin a été fait depuis le lancement de cette réforme, notamment dans le domaine social, avec la mise en place d’un cadre social harmonisé pour tous les salariés du ferroviaire, la constitution d’une branche professionnelle, la définition d’un « sac à dos social » pour les salariés qui seront transférés, lequel prévoit notamment la portabilité de leur régime de retraite, la création d’une caisse de branche unique pour les salariés de la branche ferroviaire, qu’ils soient statutaires ou non.
Pour les usagers, c’est l’arrivée de Trenitalia, qui a commencé son service Paris-Lyon-Milan au mois de décembre 2021, l’émergence d’opérateurs comme Railcoop, dans le domaine de l’économie sociale, qui affiche l’ambition de desservir les territoires ruraux entre Lyon et Bordeaux dès 2022, puis d’assurer des liaisons entre Rennes et Toulouse ou encore entre Thionville et Lyon en 2023.
On constate aujourd’hui une véritable appétence des opérateurs pour explorer tous les segments de marché, et pas seulement ceux qui sont considérés comme les plus rentables. C’est la meilleure preuve que le cadre d’ouverture à la concurrence que nous aurons mis en œuvre permet de libérer les énergies et de susciter de nouveaux services au profit des voyageurs.