Intervention de Joël Giraud

Réunion du 1er février 2022 à 14h30
Quelle politique ferroviaire pour assurer un maillage équilibré du territoire — Débat interactif

Joël Giraud :

Monsieur le sénateur Cadec, je sens dans votre question comme un paradoxe : vous êtes très favorable à la réouverture de ces lignes, mais, en même temps, vous vous interrogez sur le coût de cette nouvelle politique, ce qui est légitime et que je comprends tout à fait.

La rénovation du réseau dans laquelle l’État investit – 3 milliards d’euros par an – n’est pas un investissement à perte à mes yeux. Une fois celui-ci rénové, il sera possible de faire circuler plus de trains avec une fiabilité accrue. Aussi, le ferroviaire retrouvera une nouvelle attractivité et constituera plus qu’aujourd’hui une véritable alternative à l’usage de la voiture sur de nombreux axes.

À l’époque où l’on ne pouvait réserver de couchette que la veille pour le lendemain, seuls quelques rares initiés, parmi lesquels je comptais, connaissaient la ruse et réservaient la veille. Si les trains étaient quasiment vides, c’est parce que seuls les usagers habitués étaient au fait de cette méthode de réservation !

Je suis convaincu que, sur de nombreux axes, le train peut constituer une véritable solution de rechange à la voiture. À l’heure où nous cherchons des solutions qui permettent de diminuer la part des transports dans les émissions de CO2, la valorisation du réseau existant est un atout tout à fait considérable, d’autant qu’il faut prendre en compte les innovations que vous citiez, monsieur le sénateur, mais aussi celles que j’ai évoquées, au sujet de la ligne Clermont-Ferrand-Saint-Étienne, en réponse à votre collègue Gold.

C’est dans cet esprit que le Gouvernement a fait réaliser une étude sur le redéploiement des réseaux de trains Intercités de jour et de nuit. Celle-ci, qui doit être complétée par des approfondissements relatifs au mode de financement des trains nécessaires à l’équilibre économique potentiel des dessertes envisagées, met l’accent sur l’effet « réseau » qui est nécessaire pour attirer une nouvelle clientèle sur ces lignes.

Comme la sénatrice Préville et moi-même le soulignions tout à l’heure, le fait que la coopérative Railcoop envisage de développer un certain nombre de dessertes sur ces lignes montre bien que, avec un nouveau modèle économique d’exploitation, il est possible de relancer certaines lignes qui avaient été complètement abandonnées.

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